Les coups de chapeau de l’Agri
La chance des journalistes, c’est d’avoir l’opportunité de sortir du bureau, d’aller à votre rencontre. Alors pour célébrer cette nouvelle année, nous avons décidé de repasser en revue les 50 numéros de 2024 et de mettre en valeur les personnes qui nous ont semblé inspirantes. Qui en tout cas, parce qu’ils sont ou ce qu’ils ont fait, par leur audace ou leur entêtement, ont imprimé leur marque au cours des 12 derniers mois dans la petite histoire de nos quotidiens.
Élise Borieux et Ludovic Servant
Pour un pari un peu fou, celui d’organiser contre vents et marées une grande fête de l’agriculture des Pyrénées-Orientales. Alors qu’on leur prédisait les pires tourments, ils ont réussi leur pari. Plus de 7 000 personnes se sont pressées dans les allées de ce petit salon de l’agriculture qui rassemblaient des animaux, bovins, caprins, ovins, des vignerons, des producteurs à la ferme, des collectivités locales et des entreprises du secteur agricole et des énergies renouvelables.
Hervé Sabardeil et Vincent Ginestet
Ils seront peut-être un jour considérés comme les pionniers d’une aventure nouvelle. En allant planter des vignes à Ur il y a quatre ans, ils ont peut-être ouvert la voie à la création d’un nouveau vignoble en Cerdagne. Allez savoir, mais la famille Dornier vient de prendre la suite et annonce des plantations en 2026. En tout cas, le domaine du Col rouge monté par les deux associés a de l’ambition, produire des bulles. Et ne laisse rien au hasard pour tenter de surmonter les difficultés inhérentes à l’altitude et au climat, gel, orages… En attendant une AOC Cerdagne ?
David Massot et Jean Bertrand
Le premier, responsable du dossier eau pour la FDSEA porte la parole syndicale et politique, le second, responsable de l’équipe Eau de la Chambre d’agriculture est en charge de la technique. D’ailleurs, de la technique, dans le dossier de l’eau dans les Pyrénées-Orientales, il y en a, tout autant que de la politique. C’est sur leur travail que repose, depuis plus de deux ans maintenant, la défense de l’agriculture dans les tensions qui agitent notre territoire autour des questions de partage de la ressource. Mais aussi pour la modernisation et la sécurisation des réseaux d’irrigation, vitaux pour la production agricole, fruitière et maraîchère en particulier.
Élise de la Fabrègue
Parce qu’elle a l’audace de vouloir intégrer une saison culturelle dans son établissement, le Domaine de Rombeau. Une manière de réinventer l’idée même du restaurant dans un établissement dont la réputation n’est plus à faire. Stand-up, cinéma, théâtre, opéra, il y en a pour tous les goûts et c’est autant de douceurs pour les âmes en plus de celles du palais. Mais aussi pour avoir pris le train de la consigne des bouteilles qu’elle a adoptée pour les cols qui sont consommés dans son restaurant. 30 000 bouteilles auront ainsi été servies au cours de l’année et pourront servir de nouveau en 2025. Autant d’économies pour la planète.
Yves Blanquier
Il rigole souvent quand on lui dit que c’est loin pour venir le voir. Mais tout est relatif. Son atelier est installé à Rabouillet, en bordure de la forêt de Boucheville où il va chercher les essences dont il a besoin. Ici, pas de chichi, tout est sur mesure, même ses propres bois qu’il laisse vieillir pour qu’ils prennent des teintes à nulle autre pareille pour composer en particulier des cuisines que vous ne trouverez pas ailleurs.
La réputation de la menuiserie qui porte son nom n’est plus à faire et elle déborde largement de Sournia pour être chantée à Perpignan et jusqu’à Toulouse ou Montpellier. Son secret ? Le sur-mesure donc et le savoir-faire. Preuve également qu’on peut réussir même en étant (relativement) loin des grands centres urbains.
Margot Morisot
Installée à Rodome, vous savez, du côté du pays de Sault, Margot Morisot incarne une nouvelle génération bien décidée à en découdre à la fois avec la modernité et les éléments. La vie est rude sur ce bout de plateau à l’écart de tous les grands axes. Parce qu’elle a grandi là, elle est revenue ses études achevées. Elle élève des vaches angus dont elle commercialise les produits en direct. Mais elle est aussi brasseuse pour compléter son activité. Et participe, par la Cuma locale, à la redynamisation de l’agriculture de ce coin bien isolé. Après avoir relancé la production de légumes, les jeunes agriculteurs du cru réfléchissaient cette année à la création d’une boutique de producteurs.
Alexandre Deckmyn
Le titre de maître artisan, obtenu cet été, est mérité pour cet ébéniste thuirinois : Alexandre travaille le bois depuis l’adolescence et n’a pas fini d’étonner avec ses créations. Découpe laser, pièces traditionnelles ou design modernes, l’artisan est allé jusqu’à créer des nœuds papillons bois, finesse oblige. À force de travail, deux décennies en l’occurrence, le passage à l’étape supérieure pour cet artisan d’art était naturel. Le maître du bois continue et continuera à transmettre sa passion.
Y.K. et S.C.