L’édito de Manu Ruperez, président de L’Agri : Le défi !

Ce n’est plus un secret pour personne, L’Agri traverse une période difficile. Notre journal vient d’être placé en redressement judiciaire. Une période qui, nous l’espérons, permettra à notre de titre de reprendre un peu d’oxygène et d’étayer ses soutiens, tout en envisageant une transition.
Comme de nombreux fournisseurs du monde agricole, nous n’échappons pas à une conjoncture économique particulièrement désastreuse pour les départements des P.-O. et de l’Aude où se situe notre base de lectorat.
À plusieurs reprises, nous avons essayé de mobiliser les Organisations Professionnelles Agricoles des Pyrénées-Orientales où notre journal fut fondé voilà bientôt 80 ans. Un journal qui ne s’est jamais trompé en défendant notamment les métiers de la ruralité contre ceux qui les stigmatisent et leur manquent de respect. Mais, hélas, force est de constater que le sens des priorités et, peut-être, celui des responsabilités n’était pas au rendez-vous pour sauver L’Agri.

Ceci étant dit, avec les membres du conseil d’administration du journal, nous ne baissons pas les bras et misons sur cette période pour essayer de pérenniser le titre. Nous ne pouvons pas, pour quelques dizaines de milliers d’euros, nous résoudre à abandonner un journal qui appartient à notre patrimoine et qui détient 80 ans d’archives où tous les combats syndicaux et techniques menés par nos anciens sont consignés. Avec, de surcroît, un impact national remarquable grâce aux publications sur internet.

Lecture hebdomadaire de plusieurs générations de Roussillonnais et d’Audois, L’Agri doit rester dans le giron agricole, rural, artisanal, cynégétique. C’est à ce maintien que nous allons nous attacher en accompagnant, progressivement et en concertation, la reprise par un titre spécialisé qui partage notre ADN, notre passion, notre attachement à la terre, à ses valeurs et aux territoires qui la font vivre.
Cette continuité par la transition est nécessaire. Et elle n’est pas inédite dans le milieu de la presse car, à l’instar de nombreuses structures agricoles, le rapprochement des titres est désormais souvent envisagé pour plus d’efficience et de rentabilité. Nous mettons tout en place pour que les abonnés ne soient pas affectés par une quelconque rupture de production et pour que cette « marque » qu’est devenue L’Agri reste aux mains de la profession agricole. Avec, puisque nous avons su développer des partenariats au sein de ces secteurs, une information dédiée à la chasse et à l’artisanat.

Pour franchir l’étape du redressement judiciaire et sécuriser le titre, nous avons (VRAIMENT) besoin du soutien de tous, particuliers, entreprises, institutions avec vos abonnements, les insertions publicitaires et la mise en place de nouveaux partenariats auxquels nous allons, sans délai, travailler. Le journal L’Agri est né en octobre 1947, il ne peut mourir en février 2025. Car un outil d’expression doit, plus que jamais, résister aux aléas du temps et des conjonctures.
Début 2026 paraîtra le 4 000e numéro de L’Agri des P.-O. et de l’Aude. J’en fais le pari, ensemble et avec tous ceux qui vont nous rejoindre, nous fêterons cet anniversaire et nous relèverons ce défi !