Fête des Défunts : dites-le (encore) avec des fleurs ! [par Thierry Masdéu]

Comme chaque année, à l’approche des vacances de la Toussaint, c’est la pleine effervescence à l’horticulture Romero de Perpignan. Salariés et chefs d’équipes s’affairent dans les champs pour préparer les expéditions des pots de chrysanthèmes. Une exploitation horticole qui sera confrontée à la hausse du prix du gaz.

Entre l’attribution des tâches, l’accueil de transporteurs, de clients grossistes Sud catalans, l’édition de bons de livraison et la gestion de commandes, Olivier Romero s’est accordé un petit répit pour évoquer sa profession. Installé depuis 1993, ce “chrysantémiste”, tel qu’il se définit, est très attaché à la culture traditionnelle de cette plante. Une production d’automne dont la floraison optimale risque d’être tout juste au rendez-vous. “Cette année, avec ces hautes températures, la saison est inédite pour les boutons de fleurs qui ne sont pas encore totalement épanouis !” constate, avec un peu d’amertume, l’horticulteur perfectionniste. “Pour la photosynthèse, c’est une plante d’automne qui apprécie plutôt la fraîcheur, la pluie et des journées beaucoup plus nuageuses qu’à forte luminosité ! Résultat, le fleurissement tardif impacte notre production et, comme notre période commerciale se joue juste sur cette quinzaine de jours, ça se remarque tout de suite !”

Si les chrysanthèmes pluriflores, multiflores ou pomponnettes véhiculent encore la symbolique du recueillement, cette coutume, qui consiste à fleurir, pour la fête des Défunts, tombes et columbariums, a perdu au fil des années un peu de son panache. Un penchant qui n’inquiète pas outre mesure cet artisan des plantes fleuries. “Bien que l’on produise aussi du cyclamen, le chrysanthème reste encore la fleur emblématique du souvenir pour commémorer la disparition de l’être cher !” précise avec assurance Olivier, qui développe également sur son exploitation de 7 hectares une gamme de printemps sous serres. “Il est vrai que l’on note chaque année une petite baisse, mais la présence de cette fleur reste majoritaire lors des obsèques et les commandes sont là !”

Un coût énergétique multiplié par 3

Avec une moyenne de 50 000 pots annuels produits sur 4 hectares, l’horticulteur tient à perpétuer et maintenir vivace la culture du chrysanthème à grosse fleur. “C’est une plante que beaucoup d’horticulteurs arrêtent car elle demande trop de main d’œuvre et préfèrent commercialiser celles à petites fleurs. Mais pour nous, même si chaque année on la diminue un petit peu, nous la maintenons au catalogue, car cela reste un produit qualitatif !” Un fait qui se remarque sous la “serre boutique” de la propriété où des clients particuliers n’hésitent plus à faire directement leurs emplettes avec des variétés aux multiples couleurs. Comme le souligne Olivier, cette tendance à favoriser le circuit court s’est accentuée depuis la période après Covid.

Un complément de revenus pour l’exploitation qui va devoir aussi faire face, pour cet hiver, aux fortes augmentations tarifaires de l’énergie. “Pour les serres, on s’attend déjà à une multiplication par 3 du prix du gaz nécessaire au fonctionnement des chauffages à air pulsé ! Sans compter celui de l’électricité pour le fonctionnement de nos turbines. Aussi, pour réduire la chauffe, nous allons décaler le planning des cultures en commençant dès novembre. Ensuite, on maintiendra les serres en hors gel en abaissant la température, pour espérer une floraison tardive”. Une solution pour minimiser les charges d’exploitation que l’horticulteur ne souhaite pas répercuter sur ses prix de ventes quitte à rogner encore sur la marge… 

Contact : Horticulture Romero –
Olivier Romero – 04 68 52 87 02 –
horticulture.romero@orange.fr

Pompe funèbreds et marbrerie Massuet

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