Ecomiam : ou le courage d’une entreprise qui fait reculer L214 [par Jean-Paul Pelras]
Dans une vidéo de 2,42 minutes le PDG d’Ecomiam, société établie en Bretagne, réagit calmement et fermement aux attaques dont son entreprise fut victime le 8 novembre. En un matin, Ecomiam fut l’objet d’appels incessants sur son standard téléphonique et de centaines de messages sur sa boite mail. Messages destinés à discréditer l’entreprise si elle ne s’engageait pas à respecter les normes de bien-être animal dictées par L214. Des pratiques auxquelles cède bien souvent le secteur agroalimentaire pour éviter toute surenchère médiatique susceptible de nuire à son image. Joint par téléphone, Daniel Sauvaget, proche du monde paysan, reste ferme sur sa position : “Nous ne cèderons pas à L214. On se bat pour que la rémunération des agriculteurs soit respectée. Nous affichons les marges, les prix pratiqués à l’achat. Il faut prendre en compte cette dimension éthique au lieu de se donner bonne conscience avec des allégations qui servent L214 et les enseignes qui leur obéissent”.
L214 qui bénéficia en 2017 d’une subvention de 1,14 millions d’euros de la part d’une fondation américaine Open Philanthropy Project (Emmanuelle Ducros – journal L’Opinion). Une information relayée le 13 novembre par France Inter. Pour Gilles Luneau, un journaliste qui a enquêté sur cet organisme : “D’une part, elle soutient un certain nombre de start-up qui travaillent sur la nourriture végan. Et d’autre part, elle finance la recherche, le développement et la quasi-mise en industrie de viande à partir de cultures de cellules souches. À leurs yeux, la filière d’avenir c’est de changer la manière dont se nourrit le monde.” Open Philanthropy Project a notamment été créée par l’un des fondateurs de Facebook, Dustin Moscovitz, 146e fortune mondiale en 2019. La viande de synthèse attire de nombreux investisseurs dont Bill Gates et autres multi-milliardaires de la Silicon Valley. “Philanthropie” quand tu nous tiens. La boucle est bouclée.