Du thé sous serres à Saint-Cyprien [par Yann Kerveno]

Jean-Marc Sanchez a créé une boutique de commercialisation de thé et de café à Toulouse. Mais il voit plus grand et rêve de produire en Occitanie ce qu’il vend. Il teste actuellement la culture du thé en Roussillon.

Rassurez-vous, ce n’est pas demain que la plaine du Roussillon ressemblera aux plantations du Sri-Lanka, mais du thé a bien été planté dans le département. Pour autant il s’agit plus de ce que les Anglo-Saxons appellent un “proof of concept”, une preuve de concept, qu’une plantation commerciale. “Nous avons tout à inventer en la matière et notre entreprise est plus, pour l’instant, une entreprise dédiée à la recherche et au développement qu’à la production” explique son initiateur, Jean-Marc Sanchez. Ingénieur, agronome, il œuvre dans le secteur de la protection des plantes, il a aussi créé une boutique à Toulouse pour commercialiser du thé, du café et du cacao.

Avoir une idée précise

Au total et à son initiative, ce sont donc 12 000 pieds de théiers qui ont trouvé refuge à Saint-Cyprien, non loin des serres de Rougeline, pour mener des tests grandeur nature. “Nous devons tout tester, la façon de planter, la fertilisation, l’irrigation, la gestion phytosanitaire, la densité de plantation, les couverts végétaux… Pour au final avoir une idée précise de ce que nous pourrions produire, que ce soit en qualité ou en quantité… Et pouvoir aussi surtout avoir une idée du coût de production ! C’est un vrai challenge, technique et économique” précise-t-il. Implantés en début d’année sous une serre, les plants vont avoir trois ans au printemps prochain et permettre la première cueillette, les premières dégustations, très attendues.

5 000 plants de plus

Pour autant, l’expérience menée dans les Pyrénées-Orientales n’est pas une première en France. Il pousse également du thé en… Bretagne et dans le Nord de l’Europe, aux Pays-Bas en particulier, dans des serres chauffées… “Le théier est une plante subtropicale qui n’aime pas trop le vent ni les atmosphères trop sèches. Il est aussi sensible aux chaos thermiques qui bloquent, comme pour les autres plantes, la photosynthèse et il va falloir également voir comment la plante se comporte sans avoir ses 12 heures d’ensoleillement quotidien” ajoute Jean-Marc Sanchez.
L’entreprise attend en outre 5 000 autres plants en particulier en provenance d’Asie pour compléter l’expérience. Et la finalité de tout ce travail ? Élaborer les plantes et les itinéraires techniques qui permettraient de produire à des conditions économiques raisonnables et pouvoir maîtriser l’approvisionnement de sa boutique toulousaine en thé bio de qualité. Mais aussi en café, il a signé un partenariat avec l’IRD à Montpellier qui mène des test similaires avec des caféiers… Classée jeune entreprise innovante, Acapella est accompagnée par le Pôle Agri Sud-Ouest.

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