Ces séries françaises qui “se laissent regarder” [par Karo et Didoo]

Le confinement, aussi difficile soit-il, nous a donné l’occasion de regarder de plus près la télé. Ah, cet outil de communication, qui régurgite beaucoup de choses, en partant de l’information pour aller jusqu’au divertissement, du culturel au pitoyable, du mieux au pire. Au milieu de tout ça, nous trouvons aussi des documentaires, des débats, des films et de plus en plus de séries !
Parmi cet étrange flux continu d’images captivantes ou dérangeantes, nous avons eu envie de vous parler des séries policières. Les françaises, pas du ricain, du french, mais aussi du belge ou du germano-suisse.
Plusieurs ont retenu toute notre attention et nous ont permis de passer les hivers 2020 et 2021, aux heures sombres des soirées confinées, avec un peu de plaisir. Vous allez nous dire que c’est couru d’avance et bla bla bla. On est d’accord, un ou plusieurs morts, un ou une coupable désignés, un ou deux rebondissements, changement de cap, de suspect, le mort n’est plus mort, si, il est re-mort…
Donc, il faut parler des intrigues en premier lieu. On vient de le dire, c’est du classique, un mort suspect, une enquête et un ou plusieurs enquêteurs. On notera au passage l’influence de l’air du temps, le crime sexuel et/ou homosexuel, la maladie (Alzheimer), l’enfant handicapé, tout ce qui peut faire de l’audimat y passe… On n’est quand même pas des jambons.

Le cadre : il faut avouer que c’est ce qui nous a intéressé en priorité. On a commencé avec “Meurtre à… Collioure, Strasbourg, Rocamadour, Étretat…”. Et comme quoi on ne peut pas toujours dire que “c’était mieux avant”, les vues panoramiques avec les drones ont beaucoup apporté à ces promenades télévisées du soir.
Parlons maintenant des acteurs et des équipes. Présent à peu près dans toutes les séries, il y a toujours le commissaire ou le commandant ronchon, râleur !

Tandem : ils sont gentils les deux, mais pas toujours très accrocheurs. Il faut que ça fonctionne, qu’on soit happé, qu’on cherche, qu’on suppute, alors, pour ce qui me concerne, les petits problèmes de couple, d’hésitation, c’est tellement ordinaire que… je m’en tape.

Tropiques criminels : les petits ingrédients palmiers et cocotiers sont tous là : les îles, la couleur, soleil, jupettes et tee-shirts moulants, un peu d’histoire de sexe et le tour est joué. Un peu fade et vite lassant.

Cassandre, la divorcée parisienne qui débarque à Annecy. Le fils ado rebelle est sympa. Sa façon originale de mener les enquêtes et les paysages, la ville, les rues pavées, le château médiéval et les alpes… Éblouissant.

Magellan, c’est le parfait bonhomme souriant et rassembleur, sa copine journaliste, son adjointe, une façon particulière de gratter le vernis des villes provinciales. S’ajoutent à ça sa fille et son neveu déjantés, c’est un bon divertissement.

Brigade des mineurs : avec d’un côté Léo et sa fille et d’un autre, des enquêtes mettant des mineurs au premier plan, on peut reconnaître qu’on est souvent bousculé et touché, même si Marseille et ses calanques nous font penser à Paul et à une bonne bouillabaisse sur le Vieux Port.

Les rivières pourpres : le préféré de Karo… Olivier Marchal avec sa co-équipière rouquine. Crimes et histoires plus complexes, un certain savoir-faire et du sérieux, on ne se tape pas sur le bide de rire, mais on se prend au jeu. C’est un peu ce qu’on demande à un polar, d’ailleurs.

Mongeville, avec le talent indubitable et le phrasé de Francis Perrin en juge retraité faisant équipe avec Valentine, jeune officier simple, efficace et speed. Dans un rapport bienveillant du maître et de l’élève, le juge nous cultive sur le cadre et les activités humaines qui se déroulent dans chaque nouvel épisode.

Le Voyageur nous a rappelé les héros sombres des bandes dessinés. L’ex-footballeur Éric Cantona, dont la stature et le caractère correspondent bien au personnage enquêteur solitaire et fermé, abattant son jeu au dernier moment. Captivant.

Alex Hugo interprété par un Samuel Le Bihan seul et indépendant, fuyant son ex-vie marseillaise et ses douleurs pour se retrouver dans une petite police rurale de montagne. Alpages de Haute Provence et ambiance chaleureuse d’équipe font la contrepartie du héros noir en proie à son tourment.

Section de recherches, avec des enquêtes rondement menées, grâce à une équipe spécialisée de gendarmes ne disparaissant pas, comme c’est souvent le cas, derrière le leader de la série. Les principaux acteurs savent nous emmener, nous laisser suspendus jusqu’à la “délivrance”…

On a supprimé Marleau, cause de cul nu et d’indécence… Non, c’est pas vrai, nous n’avons jamais aimé son vocabulaire trivial, très éloigné de l’ambiance d’une brigade.

HPI : avons-nous fait partie des dix millions de spectateurs de lundi dernier ou pas ? Vous ne le saurez pas… Mais elle paye ! Entre ses gosses et sa façon d’être, son supérieur obsessionnel, c’est craquant et les enquêtes bien enlevées.

Mais il ne faut pas sous-estimer nos réalisateurs européens, belges, allemands, suisses qui nous ont offert des séries policières différentes comme “Unité 42” avec une équipe de cybercriminalité, en immersion dans l’informatique bruxelloise, ou “Meurtres en eaux troubles”, assassinats autour du lac de Constance, dont la particularité est d’avoir des frontières non-définies !
C’est un véritable plongeon dans le quotidien de ces policiers, plus glauque, plus réaliste et beaucoup plus noir.
Vous l’aurez bien compris, nous avons nos préférés… Mais il nous faut rajouter que ce qui nous intéresse, c’est la sensibilité, l’humanité, la solidarité, la cohésion qui émanent de ces séries ! En ces moments particuliers, comme il est bon de retrouver un peu de ces valeurs ! 
Et là, au moins, les méchants vont en prison, même s’ils font de la politique ! 

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