Ce qu’il faut retenir cette semaine (en bref) [par Yann Kerveno]

Élevage : que donner à manger cet hiver ?

La sécheresse met à mal la récolte des fourrages. L’hiver sera long et cher, en particulier dans l’Aude.

Alors que les campagnes sont brûlées par la sécheresse et les coups de chaud partout en France, ça doit pouvoir passer dans les Pyrénées-Orientales. Les orages, survenus en montagne au mois d’août, ont eu un effet bénéfique sur les prairies. “Il a manqué environ de 30 % pour ceux qui arrosent à 50 % pour ceux qui travaillent en sec sur la première coupe par rapport à l’an dernier qui était une bonne année” juge Stéphane Guasch, directeur de la Coopérative catalane des éleveurs. “Les pluies du mois d’août vont toutefois permettre d’effectuer une coupe de regain qui ne sera pas mauvaise dans les hauts cantons.”
Les stocks subsistants de 2021 devraient permettre à la majorité des élevages des P.-O. de limiter la casse et le recours aux achats de foin qui, compte tenu du contexte européen de la sécheresse, sera rare et cher pour tout l’hiver. La décapitalisation, la vente anticipée d’animaux devrait rester marginale dans le département.

Tensions dans l’Aude

Les éleveurs de l’Aude sont déjà, eux, dans une situation plus complexe. “D’habitude, on affourage à partir de fin juillet. Cette année, les éleveurs ont commencé le 10 juin, je n’ai jamais vu ça au long de ma carrière” témoigne Jean-Luc Pull, chef du service Élevage de la Chambre d’agriculture de l’Aude. Comme dans les P.-O., la première coupe est en net retrait, 10 à 20 % pour les prairies temporaires, 30 à 40 % en altitude et sur les prairies permanentes et, depuis, “il n’y a eu aucune repousse.”

Déstockage en vue

Le stock de l’année dernière n’y suffira pas. S’il est possible de trouver du foin localement en Ariège, le technicien de la Chambre craint que la décapitalisation soit relativement importante dans les élevages. “Nous avons mené une enquête rapide dans les estives et, pour près de la moitié d’entre elles, cette option est clairement sur la table, surtout dans les systèmes les moins autonomes.” Et Jean-Luc Pull de pointer une autre difficulté pour l’avenir. “La sécheresse a détruit les prairies temporaires, il va donc falloir les resemer, mais comme Météo-France ne voit pas d’eau à l’automne, je ne vois pas comment cela va pouvoir se faire.

Loups discrets

S’ils se sont plus montré qu’à l’habitude dans les P.-O., les loups qui arpentent la Montagne Noire aux confins de l’Aude, de l’Hérault et du Tarn se sont restés discrets cet été avec deux attaques recensées. Pour le moment. Comme dans les P.-O. où ils semblent avoir parfois changé de lieux de villégiature, peut-être faut-il y voir un effet sécheresse qui les pousse à rester non loin des sources d’eau ?

Plus de vins Sud de France

Il y a de nombreux mois que le monde viticole et l’administration s’écharpent sur l’utilisation de la mention “Sud de France”. Le préfet de Région a profité de l’été pour siffler la fin de la partie et rappelé que l’emploi de la mention créée en 2006 par la région Languedoc-Roussillon sur les étiquettes des vins n’était pas légale. Parce que l’INAO considère que c’est une mention géographique (pour faire simple). Au total, la marque Sud de France est apposée sur 12 000 produits fabriqués dans la région, dont 7 000 vins…

Atelier à partager

C’est dans l’Aude, à Castans et cet atelier, l’Atelier des saveurs en montagne noire, propriété de la commune, peut servir à la transformation des fruits et légumes. Le Civam Bio de l’Aude, la Chambre d’agriculture et les porteurs du projet alimentaire territorial organisent une visite de l’atelier le 13 septembre prochain.

Y. K.

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