Bientôt la récolte des kiwis ! [par Yann Kerveno]

À quelques jours des premières cueillettes de kiwi, François Lafitte, président de l’AOP nationale Kiwi (50 % de la production) a fait le point sur le contexte.

Comme pour toutes les cultures en France ou presque, la production de kiwis aura souffert des aléas de la météo. Gel en avril, qui a coûté 10 à 15 % de la production, puis canicules, dans le Sud-Ouest en particulier, avec des températures infernales dans les vergers, jusqu’à 43° C à l’ombre et entre 50 et 55° C sur les fruits exposés au soleil. En conséquence, François Lafitte estime que la production devrait être semblable à celle de l’an passé, autour de 45 000 tonnes peut-être, ou légèrement en dessous.

La saison 2021-2022, avec ses petits volumes et un marché très fluide, a permis au prix d’atteindre des sommets “que je n’ai pas le souvenir d’avoir vus en 40 ans de carrière” expliquait-il. La qualité standard s’est achetée entre 1,60 et 1,80 € le kilo bord de champ, quand les kiwis sous signes de qualité se sont négociés de 1,90 à 2,10 € en moyenne et les kiwis bios de 2,10 à 2,50 € ! “Il y a quatre ou cinq ans, souvenons-nous, les kiwis standards étaient réglés entre 50 et 80 centimes en bord de champ.”

Exports en recul et nuages à l’horizon

Il note toutefois la confirmation d’une tendance lourde, le recul des exportations vers les marchés d’Europe du Nord ou l’Espagne, où Italiens et Grecs font la loi mais à des prix bien inférieurs, les kiwis ont été achetés entre 1,10 et 1,30 euro au kilo l’an passé en Italie. Si le contexte peut se révéler porteur cette année, François Lafitte insistait sur les nouvelles contraintes qui pèsent sur le coût de production qui rendent l’exercice plus difficile. “Nous sommes arrivés au bout de la période de tolérance pour les emballages plastiques, cela renchérit nos coûts de 20 % environ. À cela il faut ajouter l’augmentation du coût de la main-d’œuvre avec un salaire minimum qui progresse de 5 à 10 % et va continuer de progresser et aussi, pour certaines entreprises, de grandes difficultés avec le coût de l’électricité. Celles qui sont en bout de contrat se retrouvent face à des factures à venir dont le montant est multiplié par trois, voire quatre. Et notre production ne peut faire sans les frigos qui permettent de faire mûrir les fruits et les conserver pour éviter le gaspillage alimentaire.”

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