Aux lectrices et aux lecteurs de l’Agri [l’édito de Manu Ruperez]

Voilà, depuis plus d’un mois nous essayons de redonner du souffle à L’Agri en grande difficulté financière depuis un an. Nous l’avons fait en sollicitant les organismes agricoles, les institutions, les collectivités… Hélas, la réponse n’a pas été à la hauteur de nos espérances. L’indifférence et le mutisme l’ont souvent emporté sur la réactivité et le sens des priorités. Certains préférant regarder ailleurs, ignorant peut-être que lorsqu’un journal meurt c’est une voix qui s’éteint à jamais.

La mobilisation n’ayant pas été au rendez-vous, L’Agri, présent dans vos boites aux lettres depuis presque 80 ans et 4 000 numéros, comme nous le redoutions, va, après la phase de redressement, probablement être liquidé. Ce qui ne veut pas dire que le journal s’arrête là. Il connaitra peut-être, sous une autre forme et avec d’autres gestionnaires, une continuité qui restera, nous l’espérons, liée au monde agricole et rural.
Nous avons régulièrement échangé ces dernières semaines avec Le Paysan du Midi, journal qui regroupe déjà plusieurs titres et pourrait désormais servir l’arc méditerranéen de la frontière italienne à la frontière espagnole. Le groupe Pressagrimed doit se positionner auprès de l’administrateur judiciaire. À l’heure où je rédige ces lignes, rien n’est encore fait. Mais le temps presse car, même si nous venons de l’apprendre, le journal du 20 mars et celui-ci seront livrés, l’incertitude plane sur la distribution des prochaines publications. Les prestations étant suspendues au règlement par le mandataire et l’administrateur judiciaire.
Difficile donc de savoir comment va évoluer la situation puisque la gestion du journal est désormais entre les mains de l’administrateur judiciaire. Nous espérons que le règlement de cette situation se fera au plus vite avec une période de transition éphémère et avec un minimum de rupture dans la distribution des journaux. Le fichier des abonnés, pour les restes à servir tout au moins, sera bien entendu transmis à l’éventuel repreneur.

Il se peut que cet éditorial, en ce qui me concerne, soit le dernier. Je tenais à remercier tous ceux qui nous accompagné pendant des décennies et plus particulièrement lors des douze dernières années. Avec un conseil d’administration uni et mobilisé autour de l’agriculture, de l’artisanat, de la chasse, de la ruralité qui a su soutenir à la fois le titre et sa ligne éditoriale. Remercier également le personnel désormais confronté à des lendemains incertains, les annonceurs restés fidèles à notre publication, que ce soit avec les insertions publicitaires comme avec les annonces légales. Enfin, exprimer toute ma gratitude aux lectrices et aux lecteurs d’un journal qui aura marqué son époque. Une époque où l’agriculture des P.-O. et de l’Aude aura mené tant de combats pour faire valoir son territoire, ses métiers, son identité, sa dignité. Des valeurs qui, espérons-le, sous la forme que prendra L’Agri demain, seront préservées et encore longtemps partagées.
Merci.

Nous proposons aux abonnés de la version papier qui n’auraient pas reçu le journal de nous communiquer à journal@lagri.fr une adresse mail afin que nous puissions, tant que L’Agri sera rédigé par nos soins, leur faire parvenir la version numérique intégrale et accessible gratuitement. Pour les abonnés numériques, le journal continuera à leur être envoyé tant que la rédaction en sera assurée.