Vins : les vendanges s’achèvent dans l’hémisphère Sud

Sécheresse, incendies, confinement, les vendanges sont bien avancées mais le commerce est au ralenti.

Également touchés par la crise du Covid-19, les producteurs de l’hémisphère Sud terminent leur vendange sur des constats très partagés que le broker américain Ciatti a compilés dans sa note mensuelle d’avril. En Australie, sécheresse et immenses feux de forêts sont venus gâcher les raisins dans les vignobles et amputer les volumes. Par ailleurs, le confinement lié à la crise pourrait conduire à la faillite d’un tiers des petits vignerons du pays qui vivent des ventes au caveau et du tourisme. En Argentine, la vendange s’achèvera sur un recul en volume de 18 à 22 % par rapport à la moyenne. Au Chili, la récolte va s’achever avec un mois d’avance sur un vignoble largement mis à l’épreuve par la sécheresse. Elle y sera probablement plus restreinte que ces dernières années. Enfin, en Afrique du Sud, la vendange a pu s’achever malgré un confinement plus radical que chez nous (interdiction de la vente d’alcool et de tabac, interdiction temporaire des exportations), sur une récolte généreuse en quantité et qualité.

Vrac au ralenti
Le marché du vrac mondial, sur lequel opèrent beaucoup ces pays, est relativement calme. Le confinement planétaire ne favorise pas la consommation et surtout, c’est toute la logistique internationale qui est freinée par les circonstances. “Les acheteurs de l’hémisphère Nord hésitent à acquérir des volumes en Amérique du Sud parce qu’ils ne sont pas certains de pouvoir les rapatrier sur leurs marchés, faute de containers” explique Florian Ceschi (Ciatti Europe). En conséquence, les prix sont globalement stables sur tous les produits et toutes les origines. En Europe, la situation est très contrastée. “Tout ce qui va vers la grande distribution fonctionne au ralenti, mais ça fonctionne, même depuis l’Espagne où les caves se sont organisées pour pouvoir travailler et expédier leur vin” ajoute-t-il. “Curieusement, c’est rare, cette crise va surtout pénaliser les vins de qualité.” Vins qu’on croyait protégés, jusqu’au Covid.

Yann Kerveno

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