Vin : des pertes déjà abyssales

À mesure que les semaines passent, on peut évaluer avec plus de précisions les dégâts du confinement mondial sur l’industrie du vin. Rapide tour du monde des difficultés.

Aux États-Unis, l’enquête menée par l’association des producteurs de vins montre que, pour la période du 15 mars au 15 avril, les wineries ont perdu en moyenne 51 000 dollars (47 000 euros), somme qui, toujours en moyenne, pourrait s’élever à 130 000 dollars (118 000 €) pour le mois en cours. Dans le pays, comme ici, c’est la fermeture de la restauration qui plombe les ventes de petites entreprises de la filière. Début mai, les projections du secteur de la restauration estimaient à 50 % le nombre de faillites en cours ou à venir. Le monde du vin a, lui, calculé qu’il pourrait y laisser plus de 5 milliards de dollars (4,57 milliards d’euros) cette année. En Afrique du Sud, le confinement a été beaucoup plus brutal et les exportations stoppées à deux reprises. Le géant Distel annonce perdre 8 millions de rands (0,4 M €) par jour depuis le début de la crise, quand le pays aurait déjà laissé 53 millions de dollars (48 M €) en cinq semaines. De son côté, le président de l’Office international du vin Pau Roca a estimé, fin avril, que le chiffre d’affaires de la viticulture européenne serait divisé par deux cette année. Parce que la consommation de vins hors domicile y est plus forte qu’ailleurs et que les ventes supplémentaires en grande distribution ne compensent pas. En Espagne, le chiffre d’affaires des bodegas a déjà reculé de 30 à 40 % au premier trimestre.

Yann Kerveno

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