Et tant pis pour l’amitié !

Le week-end dernier, comme vous peut être, en soutenant l’action des gilets jaunes, j’ai perdu quelques amis, journalistes ou écrivains. Le week-end dernier, comme vous peut être, j’ai constaté un changement de fréquentation sur les réseaux sociaux où ceux qui, d’ordinaire, “likaient” sagement mes photos de paysages prises sur l’Aubrac, mettaient moins d’entrain à “liker” mes commentaires sur la mobilisation de tout un peuple soit disant peu fréquentable. Le week-end dernier, comme vous peut être, j’ai pris une décision : celle de me ranger définitivement du côté de ceux qui ne veulent plus faire semblant.
Car j’en ai soupé de ce double discours bien-pensant qui consiste à promouvoir quelques grandes idées politiquement correctes alors que l’on gagne plus de 4 000 euros par mois et que l’on ne sait pas, ou pire que l’on ne sait plus, ce que signifient les difficultés. Quand ceux qui croient s’en être sortis parce qu’ils sont soit-disant “arrivés” sont également, à bien y regarder, ceux qui ne sont jamais partis.

Face à la médiocrité
Assimilés à des croquants, à des poujadistes, à des populistes, à ceux qui frayent du côté des extrêmes, les gilets jaunes ont résisté face à la médiocrité. Cette médiocrité qui s’arrange plus qu’elle n’ose déranger, qui ne veut pas d’histoires et ne supporte pas d’avoir été importunée le jour du Black Friday. Cette médiocrité, sous la plume ou dans la voix de quelques éditorialistes, qui brandissent les arguments du corporatisme alors qu’ils passent leurs temps à se bouffer entre eux. Alors qu’ils ont vendu leur âme et fourgué leur liberté d’expression contre un peu de réclame et une brouette de subventions.
En dénigrant le ras le bol des Français et, de facto, en minorant la responsabilité du gouvernement, certains observateurs se déconnectent d’une population bien évidemment plus préoccupée par son pouvoir d’achat que par les questions d’environnement. Cet environnement qui est au cœur du discours présidentiel, alors que le monde entier nous observe et mise sur notre perte de compétitivité pour usurper nos parts de marchés.
Le week-end dernier, comme vous peut être, j’ai décidé de ne plus négocier. Et tant pis pour l’amitié !

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