Puisque nous avons le temps…

À l’heure où une pandémie nous enferme et nous oblige à mesurer enfin où sont les vraies priorités, les vrais besoins, à l’heure où chacun prend conscience, confusément d’abord, puis de plus en plus clairement, qu’il serait temps de revenir aux choses essentielles, voici qu’arrive la fameuse 5G à grands renforts de publicités, nous promettant des avantages toujours plus fantastiques. À la maison, on pourra télécharger, regarder des vidéos, jouer en ligne, dix fois plus vite ! Les industriels vont pouvoir développer une multitude d’objets connectés… Désormais on va pouvoir prolonger son week-end puisqu’on pourra fermer les volets à 500 kms et même allumer la télévision pour faire croire qu’il y a quelqu’un ! Quelle tranquillité ! Et ce frigo connecté qui va nous dire ce qu’il faut acheter ! Et je ne vous parle même pas de tous ces appareils ménagers qui se mettront en ordre de marche d’un simple clic depuis notre téléphone ! Que du bonheur ! Puisqu’on vous dit que ce sera mieux !
Et pourtant… Cette société connectée veut nous faire croire que nous allons gagner du temps grâce à des outils super-rapides. Énorme mensonge car, inévitablement, ils vont nous imposer de devenir aussi efficaces, rapides, multi-fonctionnels que des machines, faisant fi de notre rythme biologique. Bonjour “Burn-out” !

Aucune feuille de route…
Ceci me fait penser à ces études faites dans les années 70-80, soi-disant pour améliorer les conditions de travail dans les usines, où il s’agissait en fait de faire d’une pierre deux coups : inventer des machines qui permettraient de supprimer des postes et optimiseraient la production. Entrée dans la vie active à l’âge de seize ans, j’ai bien connu ce phénomène. Sous couvert de “réduction de la pénibilité” on instaure des robots qui suppriment certaines manipulations mais qui obligent à des gestes répétitifs, abrutissants.
Alors cette 5G, plutôt qu’un “progrès” imposé, nous eussions aimé qu’elle fut une proposition soumise à notre approbation, n’est-ce pas, accompagnée d’une étude sérieuse quant aux impacts sur notre société. Ce “projet industriel majeur”, dixit le gouvernement, ne nous présente aucune feuille de route précisant les usages qui vont en être faits.
Si j’en crois les informations glanées ici ou là sur des études faites, notamment par le CNRS, il y a de quoi y aller à reculons ! La liste est longue des ravages prévisionnels, tant sur le plan sanitaire qu’environnemental. Entre autres, consommation d’énergie multipliée par trois par rapport à la 4G, effets biologiques catastrophiques liés aux fréquences, nécessité d’extraire davantage de métaux rares, y compris dans les fonds marins, pour subvenir à cette avalanche de serveurs, terminaux et objets numériques. Et j’en passe… Alors, puisque nous avons le temps, posons-nous les bonnes questions !

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