P.-O. : top-départ du déploiement de la fibre

Le réseau public de très haut débit des Pyrénées-Orientales a été lancé officiellement vendredi 9 mars au siège du Conseil départemental. Une convention de délégation de service public a été signée avec la société Altitude Infrastructure, qui devra rendre la fibre accessible à 190 communes d’ici 2022. Le projet entre donc dans sa phase opérationnelle.
C’est un fil tout fin, “de seulement O,OO6 cm de diamètre” et qui va permettre aux informations de passer “presque à la vitesse de la lumière”, comme l’a rappelé le vice-président du Conseil départemental Jean Roque. Un fil avec lequel la présidente du CD66 Hermeline Malherbe a posé devant les objectifs, aux côtés notamment du préfet Philippe Vignes, du conseiller régional Jacques Cresta, du représentant de France Très Haut Débit Régis Baudoin et de David El Fassy, P-DG d’Altitude Infrastructure, à l’occasion du lancement du réseau public “Numérique 66”. Altitude Infrastructure, groupe qui a déjà en charge la mise en place de près de 3 millions de prises au niveau national sur les 9 millions prévues par l’État, a obtenu cette délégation de service public pour quinze ans.
202 200 habitants concernés
Ce “grossiste” du THD aura la mission d’en installer environ 160 000 dans les Pyrénées-Orientales, et ce afin de couvrir les 190 communes du département situées hors communauté urbaine Perpignan Méditerranée… Soit quelque 202 200 habitants concernés sur un territoire de près de 3 500 km2. Un très haut débit dont Hermeline Malherbe a égrainé les utilités, pour les particuliers comme pour les professionnels, “de l’éleveur qui a besoin de faire ses déclarations en ligne au professionnel du tourisme.” Télé-médecine, visioconférences, télétravail, domotique, cloud… L’impact du numérique sur le développement local n’étant plus à prouver. “C’est un chantier important, au même titre que l’ont été, en leur temps, l’installation des réseaux d’eau, d’électricité, de téléphonie fixe” a-t-elle rappelé. Concrètement, ce projet sera scindé en deux parties : la montée en débit, avec le remplacement des fils de cuivre par de la fibre optique pour relier au réseau de collecte les centraux téléphoniques puis les sous-répartiteurs de France Télécom, et le FTTH, c’est à dire le déploiement de la fibre optique jusqu’à l’intérieur des logements.
“Ce n’est pas de l’autoroute mais de la dentelle”
Côté calendrier, si les demandes, notamment des maires, se font de plus en plus fréquentes et pressantes, impossible pour l’heure de savoir quelles communes passeront en premier. “Ce n’est pas de l’autoroute mais de la dentelle, c’est un travail de proximité, il va falloir aller de commune en commune” explique David El Fassy. “Les chantiers seront lancés un peu partout sur le territoire en même temps” souligne Jean Roque. L’Agence du Numérique (France Très Haut Débit) s’assurera du respect des calendriers, la dead-line étant 2022, comme l’a rappelé son représentant Régis Baudoin. Cette émanation de l’État est en effet l’un des financeurs, à hauteur de 26 M €, aux côtés de la Région (18,3 M €) et de l’Europe (2 M €)… Le Conseil départemental étant le principal financeur de ce projet chiffré à la bagatelle de 155 M €. “Nous investissons de notre côté 54 M € au démarrage et nous allons verser l’équivalent d’un loyer au département” explique le P-DG d’Altitude Infrastructure, qui s’apprête à créer dix emplois. Globalement, ce vaste chantier devrait induire 150 à 200 emplois par an pendant quatre ans pour les entreprises de travaux publics.

Fanny Linares

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