Où sont passés les vaccins contre la grippe ?

Le 13 octobre 2020, le ministre Olivier Veran, fixait de manière extrêmement précise les modalités de vaccination contre le virus de la grippe saisonnière à venir. Pour éviter de surajouter un épisode viral à l’épidémie de Covid toujours en cours, des groupes de sujets “à risques” ont été définis et des directives de prescriptions édictées. Las ! 15 jours après le début de la campagne, près de 90 % des officines déplorent une pénurie de livraison des doses vaccinales. De fait, en réponse aux recommandations alarmistes, près de 7 millions de doses ont déjà été délivrées à la population. Une véritable ruée a dévalisé les stocks disponibles, privant les destinataires désignés “à risques”, d’obtenir leur précieux bouclier. Une fois de plus, malgré les tentatives de dénégations du ministre de la Santé, nous allons assister à un fiasco ! Une fois de plus, comme pour les masques, comme pour les tests, comme pour les éventuels traitements, on va nous expliquer que rien ne presse, que les stocks sont constitués, qu’ils seront délivrés en temps et heure… Une fois de plus ! C’est faux ! Et pourtant la pénurie était inévitable. Et les personnes prioritaires feront les frais de cet amateurisme.
Pourquoi dis-je que la pénurie était inévitable ? Pour plusieurs raisons évidentes. La fabrication du vaccin d’abord : débutée au sortir de la période hivernale, elle s’étend de février à mai, puis laisse la place à celle concernant le nouveau virus de l’hémisphère Sud. Les laboratoires, entreprises commerciales, élaborent un nombre prédéterminé de doses vaccinales, afin de limiter les lots inutilisés, sachant que ce vaccin est obsolète la saison suivante. D’où un nombre restreint, proportionnel à la demande estimée. En France, c’est en général 13 millions. Exceptionnellement, Covid oblige, on a décidé d’en “offrir” 15 millions. La fabrication est aujourd’hui définitivement terminée ! Tout au plus, pourra-t-on quémander, auprès de nos voisins, quelques milliers de doses, qu’ils nous refuseront, vu le contexte sanitaire mondial ! Il est même possible, comme pour les masques, que nos commandes en attente nous soient kidnappées par les mieux disant sur le tarmac des aéroports ! La cacophonie ensuite : mi-septembre, un collectif de députés LREM appelait à un “acte citoyen”, un de plus, afin d’éviter, une “cohabitation épidémique” entre la Covid et la grippe. Il fallait, pour préserver les hôpitaux, proposer une vaccination massive de tous les Français. L’appel a été entendu. Beaucoup de citoyens, et surement bon nombre de ces députés, se sont indument servis dès le 13 octobre dans les stocks d’État. Sans autre raison que la panique habituelle qui régit le pays depuis février !

Pour faire correctement de la médecine, il faut la laisser aux médecins de terrain !
Alors, oui il y aura des livraisons successives, oui le pic épidémique se situera en janvier, oui nous avons un peu de temps. Mais expliquer que toute la population cible sera vaccinée est faux ! Une majorité ne le sera pas ! Il y aura, comme tous les ans, 10 à 15 000 décès de la grippe saisonnière et 50 000 hospitalisations, qui s’ajouteront à la Covid, et aux autres maladies. Parce qu’il ne peut en être autrement ! Dans un nouvel exercice de “pagayage à contre-courant” dont ils sont coutumiers, les apprentis médecins du gouvernement vont prétendre le contraire, nous disant que tout est prévu, que ce sera mieux demain et qu’ils vont sortir des milliards pour cela. Ils désigneront un nouveau bouc émissaire mis au ban d’une société qui se cherche des responsables. Depuis le début de ce bordel un constat est évident : pour faire correctement de la médecine, il faut la laisser aux médecins de terrain ! Eux sont habitués à gérer les patients, les remèdes et la pénurie. Eux sont habitués à distribuer des médicaments et en en juger l’utilité. Eux sont diplômés pour prescrire des tests et les interpréter. Eux sont capables de dire qui doit être protégé et vacciné. On les a, au cours de cette crise, dépossédés de tout. Au profit d’irresponsables qui se réunissent en “brainstorming”, en “conseils de défense”, en “comités de crise”, avec pour seul objectif d’éviter le naufrage. L’épisode des vaccins de la grippe n’en sera qu’un supplémentaire !
Je prétendais qu’il était peu probable, sur un plan purement épidémiologique, que nous assistions à une seconde vague. L’évolution actuelle dément mon optimisme. Par contre, je reste persuadé qu’elle eut été évitable si nous avions continué à laisser prendre en charge le “sanitaire” par des professionnels rompus à l’exercice. Or il l’a été exclusivement par des “politiques” appuyés par une propagande médiatique irresponsable. J’inclus à ce lot les membres des différents conseils qui sont objectivement aux ordres du pouvoir et qui, par voie de conséquence, ne peuvent le démentir. On en voit les conséquences. Espérons que la grippe sera gentille cette année. Et que l’électeur aura la mémoire courte !

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