Luchini, Delahousse, Bachelot, au “théâtre” ce soir ! (Par Jean-Paul Pelras)

Pour ceux qui doutent encore de l’objectivité de certains médias, je les invite à visionner en replay le journal de France 2 diffusé dimanche dernier avec Fabrice Luchini invité de Laurent Delahousse.
Luchini qui, rappelons-le, le livre “Knock ou le triomphe de la médecine” à la main, déclarait, le 15 octobre sur Instagram, en réaction à la mise en place du couvre-feu : “On vit une chose terrible. C’est ça qui est terrifiant, c’est qu’on ne comprend pas ce que ce gouvernement fait. (…) La panique de Véran, l’accent qui s’éteint de Castex, c’est terrifiant. C’est morbide, c’est sordide. On n’a plus envie d’aimer ce gouvernement…”
Le 8 novembre donc, le même Luchini, quelque peu confus, dit ne pas comprendre pourquoi il s’est emporté trois semaines plus tôt : “J’ai eu un coup d’humeur complètement inadapté. Je m’en excuse. Je me suis permis de parler du gouvernement. C’est absolument débile, je n’ai pas les compétences. Je connais parfaitement la difficulté sur la crête. Il y a une crête, il y a des drames de tous les côtés, une économie, des dépressions nerveuses. J’ai eu les gens de la Pitié Salpêtrière au téléphone tout à l’heure. Mon mouvement d’humeur sur le ministère de la Santé est inadapté.”

“Es-tu désespéré Fabrice ?”
Dans la foulée, c’est Roselyne Bachelot, ministre de la Culture, qui intervient à distance pour s’adresser à l’acteur en tant (pour ceux qui le croient encore) qu’invitée surprise avec un message préalablement enregistré : “Tu choisis de nous accompagner avec du Baudelaire et du Victor Hugo avec, au départ, ce premier poème où il dit « les hommes ont choisi de briser les liens qui devraient les unir ». C’est cela le constat que tu fais de ce deuxième confinement ? Nous sommes en train de briser les liens ? (…) Es-tu désespéré Fabrice ? Est-ce que tu crois que néanmoins, on va s’en tirer ?” Le tutoiement est de mise. Delahousse cite même “Roselyne” avant de se reprendre pour se souvenir qu’elle est aussi ministre. Il est vrai que Bachelot fut un temps, ceci expliquant peut-être cela, entre deux passages sous les ors gouvernementaux, animatrice d’émissions radiophoniques et télévisées…
Que dire de plus, si ce n’est que, ce soir-là, le téléspectateur ne savait pas s’il regardait un journal télévisé où s’il assistait en direct à un mélodrame théâtral. Avec un jeu d’acteur convenu, pour ne pas dire affligeant, dans ce qui révélait l’entre-soi de la politique spectacle lutécienne sur une chaine, rappelons-le, du service public. Ou comment ne pas se poser certaines questions sur la portée et l’orientation des messages quand on sait que Luchini allait lire le soir, à Bercy, du Molière, du Nietzsche et du Valéry jusqu’à 2 heures du matin à un certain Emmanuel Macron alors ministre de l’Économie…
Et France 2 qui diffusait, justement, ce soir-là “Knock” avec Omar Sy. Nous aurions peut-être préféré du Jouvet. Mais c’est ainsi, la boucle est bouclée, la pièce est jouée, le hasard ne sait plus exister !

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