L’hallali pour les chroniqueuses et chroniqueurs ?

Ce dimanche soir, sur ma terrasse perchée en plein centre ville, je peste de ne pouvoir cocher le moindre mot, la moindre idée. L’écran de ma tablette reste désespérément blanc.
Déjà dit, déjà lu, trop tiède, trop chaud, trop à droite, pas assez à gauche… Tant de choses qui me passent par la tête et je me prends à penser que tout cela ne sert à rien. D’un côté, je me dis : “à quoi bon rédiger 3 000 caractères ? Ils ne changeront pas la face du monde”. D’un autre côté, je me dis que j’ai une chance inouïe de pouvoir exprimer, sans fard ni pseudo, un point de vue, une idée, sans haine, sans violence et avec comme seule arme un minimum de vocabulaire et un relatif sens de la syntaxe. Au fur et à mesure des mois qui passent, je prends d’autant plus la mesure de ma liberté d’expression que je suis pleinement conscient que, non maîtrisée, celle-ci peut avoir de dangereuses répercutions. Qu’elle le soit pour ma personne relève de ma responsabilité et j’assumerai comme il se doit les conséquences ! En toute transparence cher(e)s lecteurs(trices) cela m’est arrivé – officiellement du moins – une seule fois depuis près de quatre années que je “chronique” dans L’Agri. Un élu local n’avait pas apprécié que je fustige vertement (preuves à l’appui) l’attitude, que je qualifiais de puérile et sectaire, de sa chargée de mission qui s’était répandue sur internet en traitant les chasseurs de tous les noms d’oiseaux. Ce roitelet local n’a pas été suivi par le rédacteur en chef de L’Agri et mieux, la structure au sein de laquelle il officiait a pris le contrepied de son irascible comportement.

La voie de la liberté
Dans ce contexte délicat où tout est sujet à caution, à interprétation et à dénonciation, la prudence est de mise.  Nous l’avons vu plus haut avec les attaques personnelles mais il y a les autres, plus sournoises, insidieuses, sectaires qui peuvent impacter la famille. Ma fille de 22 ans, qui est
une critique objective et sans concession de mes proses, m’a récemment avoué : “Tu sais papa, à Paris je ne peux pas dire que tu travailles à la Fédération des Chasseurs au risque de mettre l’avenir de mon parcours professionnel en péril”. Dans cette même logique, je ne voudrais surtout pas que mon employeur institutionnel ait à subir indirectement les conséquences de mes écrits. J’en connais malheureusement certains qui ont été écartelés, pardon licenciés, pour moins que cela…
Entre ceux qui, bigrement courageux et dotés d’une rare intelligence, m’interpellent en me disant que mes chroniques sont trop consensuelles, pas assez engagées… J’ai même entendu “à l’eau de rose” et ceux, véritables couards qui ne se mouillent jamais et finaudent pour se faire bien voir et tirer profit d’une situation, j’ai choisi la voie de la liberté pour m’exprimer le plus respectueusement qui soit. Je crois que Monsieur le Premier ministre, très attaché à la liberté d’expression et (sic) – “regrette que l’on puisse se faire traiter de tous les noms et de tous les vices sous couvert de l’anonymat sur les réseaux sociaux” (le Parisien) ne me démentirait pas.

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