Les métiers de l’hôtellerie ont besoin de savoir !

Pour Hervé Montoyo, président de l’UMIH dans les P.-O., alors que la saison estivale approche, le secteur attend une feuille de route claire de la part du gouvernement.

Depuis le début du confinement, quelles soient départementales, régionales ou nationales, les revendications de l’Union des métiers et de l’industrie hôtelière (UMIH) restent inchangées : annulations et non reports de l’ensemble des charges fiscales et sociales des entreprises pour l’ensemble de l’année 2020. Et le mystère qu’entretien l’exécutif sur la date de réouverture de ces professionnels ne fait que conforter leurs requêtes. Une semaine après la dernière allocution du chef de l’État, qui ne les a pas inscrit au tableau de la première vague du déconfinement, Hervé Montoyo président départemental de l’UMIH66, nous livre, entre colère et sagesse, l’émoi de tout un groupement de professionnels, dont 92 % des établissements sont en arrêt total depuis le 15 mars dernier.
Le 11 mai prochain seraient également autorisés à rouvrir des commerces non-alimentaires, comme les salons de coiffures, où la promiscuité avec les clients est tout aussi importante que chez vos ressortissants. Si la date de reprise se fait trop attendre pour l’ensemble de vos métiers, ne craignez-vous pas des confrontations entre corps de métiers, voir une désobéissance de vos adhérents ?
“Dans cette crise qui est inédite il faut que tout le monde reste dans la mesure, les chefs d’entreprises ne sont pas responsables de ce qui est décidé au plus haut du sommet de l’État et cela serait désastreux qu’il y ait des oppositions entre syndicats de professions et chefs d’entreprises. Si on en arrivait là, la faute en incomberait à l’exécutif.”
Quelles directives attendez-vous du gouvernement ?
“Tout d’abord, nous souhaiterions moins d’incertitudes et plus de clarté sur une date, ou tout au moins une période, pour que nos cafetiers, restaurateurs, hôteliers, traiteurs, etc. puissent prendre des dispositions et s’organiser pour préparer la reprise de leurs négoces. Une feuille de route, un conducteur, afin de savoir quels secteurs d’activités seront prioritaires et sous quelles conditions. D’autant plus, que nous sommes dans une période de préparation estivale et nos saisonniers, qui font l’acquisition d’un fond de commerce pour 4, voire 6 mois, ou les clubs de plages dont certains ont déjà commencé à monter les structures, ont besoin de savoir ! Par exemple, quelle distanciation devront ils appliquer avec la disposition des tables, ce qui impliquera forcément une réduction de celles-ci et une réflexion sur la rentabilité.”
Craignez-vous des licenciements et des dépôts de bilan ?
“Depuis le 14 mars l’UMIH se bat pour ses chefs d’entreprises et leurs collaborateurs. Nous mettons tout en œuvre pour ne laisser aucune entreprise au bord de la route et pour éviter au maximum tout licenciement du personnel. Nos métiers ont besoin de beaucoup de main d’œuvre et ces collaborateurs sont indispensables au maintien de l’activité. Il est clair que de nombreux établissements sont en très grandes difficultés, et nous espérons que l’État répondra efficacement à nos requêtes, en décrétant une année blanche pour nos ressortissants, comme l’a entrepris l’Allemagne, et que nos gouvernements successifs plaident si souvent son exemplarité.”

Thierry Masdéu

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