Les fleurs pointent le bout de leur nez. Mais c’est tôt !

Dans la vallée de la Têt, les vergers se parent doucement de leur habituelle couleur rosée de fin d’hiver. Le problème, c’est qu’on est encore au milieu de l’hiver !

Six à dix jours. C’est en moyenne l’avance constatée des premières fleurs de pêcher sur un calendrier normal… « Bon, c’est difficile aujourd’hui de savoir ce qu’est un calendrier normal » précise toutefois Nathalie Courthieu de la Chambre d’agriculture des Pyrénées-Orientales. « Mais c’est vrai qu’aujourd’hui les premières variétés sont en début de floraison, on est un peu dans le même cas de figure qu’en 2018 en fait. » Et le problème, ce n’est pas tant les fleurs dont se parent les arbres que le temps qui reste avant la sortie de l’hiver et la possibilité qu’un gel puisse venir entamer fortement le potentiel de la récolte. « Oui, avec ces fleurs nous entrons dans une période critique, de plusieurs semaines, on va dire jusqu’à la fin de mois de mars, pendant laquelle il faudrait que le gel nous évite » poursuit-elle. Et pour cela il faut espérer et croire dans les modèles météos à la fiabilité pourtant sujette à caution qui n’annoncent, pour l’heure aucune vague de froid.

Les premières fleurs ont six à dix jours d’avance (photo Yann Kerveno)

Et la vigne aussi !

Ce froid absent de l’hiver pourrait aussi avoir une autre conséquence, sur les abricotiers qui n’ont pas eu leur dose minimale de froid pour entamer une saison normale. « C’est encore un peu tôt pour évaluer l’impact de ce manque de froid sur ces arbres, on ne distingue pas encore les bourgeons qui vont éclater et ceux qui vont se nécroser, on y verra plus clair dans une dizaine de jours » ajoute-t-elle. Du côté de la vigne, les statistiques sont tout aussi impressionnantes. Sur Banyuls, les premiers débourrements de grenache blanc ont été observés le… 11 février. Et si les températures restent ce qu’elles sont, il ne faudra pas quinze jours pour que tout démarre. « Jusqu’à Noël nous n’étions pas inquiets » confie Julien Thiery, chef du service vigne à la Chambre d’agriculture. « Mais aujourd’hui, la situation est différente, les jours rallongent, il fait doux, il y a de l’eau dans les sols. Et on est déjà très en avance par rapport aux années très précoces que nous avons pu connaître récemment. » Et dans certaines parcelles, la vigne pleure depuis… décembre.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *