Le temps de la résignation est-il arrivé ? (Par Jean-Paul Pelras)

L’académicien Giscard vient donc de passer de l’autre côté du chronomètre, les immortels pouvant eux aussi, de toute évidence, s’absenter de temps en temps. 94 vendanges au pressoir, beaucoup aimeraient pouvoir en dire autant.
Soi-disant emporté par le virus, l’Auvergnat était peut-être tout simplement arrivé au bout de son âge. Mais quand un ancien chef d’État vient à plier définitivement bagage, autant l’équiper d’une petite pandémie, histoire de prouver que, même si les grands de ce monde, immortels de surcroit, peuvent la contracter, le peuple n’a plus qu’à se méfier.
Nonobstant cette triste nouvelle qui obligea notre président à prononcer une énième homélie, évoquons la question d’une crise à la fois sanitaire et économique dont nous avons apparemment bien du mal à nous dépêtrer. Pourquoi ? La réponse est simple. Le gouvernement, les gouvernements doivent apporter une solution s’ils veulent entrer dans l’histoire et postuler à quelques nouveaux mandats. Le temps presse, l’incompréhension est de plus en plus prégnante, la confiance s’étiole, la colère monte. Et c’est dans la précipitation qu’une solution doit être trouvée, sans délai. Le gouvernement joue la montre. Pour obtenir le résultat escompté il faut contraindre, il faut interdire, il faut faire patienter jusqu’à l’arrivée du vaccin. Il s’agit ici, ni plus ni moins, que d’un challenge politique et, autant le dire, politicien. Inutile d’aller chercher le trou du cul derrière l’oreille pour trouver une réponse à ce mystère qui n’en est pas un. Et encore moins de vouloir débusquer des complotistes là où ils ne sont pas. Une fois la campagne de vaccination lancée, et pour peu que les savants du moment puissent prouver son efficacité, nous assisterons à l’inversion des courbes. 

Le plus inquiétant dans cette histoire…

Autrement dit à l’inversion de toutes les courbes. Celles, à la baisse, qui concerneront la pandémie. Et celles, à la hausse, qui concerneront le capital sympathie des Français à l’égard d’un président qui attend le plébiscite pour pouvoir se représenter. Seul petit problème, vous en conviendrez, on ne va pas se faire vacciner comme on achète une marmite ou un paquet de café. Et ce, même si, dans le grand bazar des suggestions actuelles, Michel Édouard Leclerc dit ne pas être contre l’idée de rendre obligatoire l’application TousAntiCovid pour faire ses courses. Une application que l’on nous invite à adopter, de façon de plus en plus pressante à en juger par le nombre de messages envoyés ces jours-ci sur nos téléphones portables.
La proposition de Leclerc est-elle recevable ? Non ! Diront tout de go ceux qui (comme moi) en ont assez de ce flicage permanent. Et pourtant, doucement mais sûrement, nous y venons. Tout d’abord car cette éventualité sera bien accueillie par une partie de la population, sensible aux annonces anxiogènes qui inondent le marché de l’information. Ensuite, car elle sera de nature à rassurer les personnes âgées, consommateurs réguliers qui veulent se sentir en sécurité.
Leclerc n’est pas un philanthrope, il a très bien compris de quel côté la balance va pencher. En résumé, nous allons assister à une résignation. Que ce soit pour le vaccin, car nous n’aurons d’autre choix que de tendre l’épaule pour (peut-être) en finir avec cette situation. Ou que ce soit concernant tous ces dispositifs imaginés pour contrôler la quasi-totalité de nos mouvements et verbaliser, le cas échéant, celui qui refuse d’obtempérer. Le plus inquiétant dans cette histoire c’est qu’il sera certainement impossible de revenir en arrière pour retrouver le chemin de nos libertés.

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