Le shoot du pouvoir !

Force est de constater que le monde de la politique, que j’appellerai plutôt le monde des politicards, exprime un individualisme effréné où les vertus sont largement surpassées, voire anéanties par une ambition du pouvoir égocentrique. Leurs discours sont de plus en plus aliénés par le seul souci de paraître et un horizon hélas bien restreint : leur propre carrière et le culte du moi. La plupart du temps animés d’un esprit de compétition qui dénote un égo hors normes, ils s’épient les uns les autres et considèrent la vie comme une gigantesque épreuve sportive de laquelle il faut sortir vainqueur. Pour ce faire ils s’entourent de ceux qu’ils osent appeler “leurs proches”, d’une dévotion sans limites, attentifs au moindre désir du boss, serviles finalement. Une attitude qui prête à sourire tant elle fait penser aux larbins du XVIe siècle, si joliment appelés “valets de pisse”, qui suivaient Sa Majesté munis d’un seau de commodité. Le politicard poursuit une finalité individuelle : obtenir ou rester en place, conquérir l’opinion. Le réel désir de changer la société est supplanté par l’adrénaline que provoque une certaine capacité à enflammer les foules, un talent reconnu à faire vibrer un auditoire, susciter des applaudissements au cri de “Untel président”. Le shoot du pouvoir ! Tous déconnectés !

Mais de véritables amis, ils n’en ont point
Ils s’appliquent à devenir un symbole multi-fonctionnel, polyvalent. Symbole de la ruralité (très à la mode celui-là), symbole de l’hôpital et de la profession médicale (très en vogue depuis quelques temps, à ne pas rater !), symbole de la banlieue (allez, une petite visite à une heure du matin, ça fait plus vrai), symbole des pauvres (surtout ne pas oublier de serrer une paluche en enjambant quelques miséreux agglutinés sur un trottoir, partageant avec leur chien une tendresse jamais déçue), bref, le symbole du “raz la casquette” général. Shootés, addicts aux bains de foule, aux scènes, à l’hypocrisie, ils se targuent d’écouter, de donner la parole aux “sans voix”, terme en vogue également repris par nombre d’entre eux. En réalité ils font leur marché. Ils hument l’ambiance, moyen de savoir ce qu’il conviendra de dire, susceptible de plaire au plus grand nombre. Hypocrisie, superficiel, faux-semblants, comédie, voilà le quotidien de ce beau monde, habitué à nager en eaux troubles et s’y complaisant. Ils s’adressent à tous en leur donnant du “cher ami”. Mais de véritables amis, ils n’en ont point.
Le moment venu, difficile pour le citoyen de faire un choix. Et voilà l’électeur potentiel tenté de regarder un peu du côté des sondages, comme si ces résultats allaient indiquer la bonne direction. Mais à quoi pourraient bien servir des sondages, plébiscités par les détenteurs des plus grosses fortunes qui ont déjà décidé quel pantin devra être élu pour servir le système… La meilleure preuve, si besoin était d’en donner, qu’aucun politicard ne tiendra ses promesses, est qu’ils sont contraints d’obéir aux injonctions de Bruxelles qui vient de nous démontrer, une fois de plus, à la faveur du Covid-19, la magnifique union de notre formidable Europe.

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