La Coordination Rurale 66 a organisé sa 24e A.G.

Philippe Maydat

C’est dans un cadre champêtre et une ambiance décontractée que la CR66 a tenue session, vendredi dernier, sur la commune de Tresserre, au lieu dit “le bois d’Amédine”.

Ce site culturel, parsemé de nouveaux panneaux pédagogiques qui relatent (après le partage de la Catalogne entre les royaumes de France et d’Espagne) des faits historiques sur les évolutions de la pensée militaire et des combats, a fait l’objet, en fin d’AG, d’une présentation passionnée par ses deux concepteurs, Amédine Mas et Pierre Vigo. Lieu ô combien symbolique, où la métaphore présage des stratégies de batailles en cours et à mener par les syndicats, pour la survie de l’agriculture et notamment de la viticulture. Comme pour la crise des muscats, évoquée au cours de l’assemblée par le président de la CR66, Philippe Maydat : “On a une spécificité catalane que l’on doit préserver et, à la Coordination Rurale, on a toujours milité pour ne pas refaire ce qui a été refait. On a perdu le Rivesaltes, nous sommes en train de perdre le Muscat ; il ne manquerait plus que derrière on perde les Côtes du
Roussillon”. Si ce scénario catastrophe venait à se réaliser, la viticulture catalane se noierait, selon l’analyse du président de la CR66, “dans le moindre mal au milieu du marché des crus de la grande Région et, dans le pire des maux, dans l’océan des vins nationaux et européens.” D’autant, rajoute-t-il, que “les crus Banyuls et Collioure sont aussi en souffrance”.

En présence de Fabienne Bonet et de Laurent Girbau
Conviés également à cette rencontre, le tout nouveau président du Syndicat des Vignerons, Laurent Girbau, a bien pris note de ces alertes, comme la présidente de la Chambre d’agriculture, Fabienne Bonet, pour qui les sessions de travail depuis les dernières élections sont aussi menées conjointement avec les deux élus CR66 à la Chambre. Toujours fidèle au poste et à sa fonction de président “défenseur de l’agriculteur”, Philippe Maydat a tenu à rappeler l’une des règles du syndicat  : “Ce qui est urgent de sauver c’est la rémunération du producteur. Les outils, s’ils ne sont pas adaptés, on peut s’en débarrasser, les modifier ou en changer, mais à chaque fois que l’on perd un agriculteur/trice c’est irréversible.” L’autre lutte qui va de pair, dénonce le président, est en relation avec la ségrégation sociale dont sont victimes les agriculteurs. “Notre système qui fait que l’on dépend de la Mutualité agricole a pour conséquence que, souvent, nous sommes écartés des mesures sociales et malheureusement de nombreux agriculteurs aux revenus précaires qui pourraient bénéficier des aides de type RSA ou prime à l’emploi pour vivre un peu plus dignement, en sont exclus”.

CETA, Mercosur, Gilets jaunes…
Autres colères affichées concernent le manque de considération du monde paysan de par le vote récent et majoritaire des députés en faveur des accords du CETA. Idem pour le Mercosur qui risque lui aussi, malgré les tensions actuelles, d’être adopté d’ici quelques temps. Après avoir évoqué les maigres résultats obtenus en terme de représentants aux dernières élections Chambre d’agriculture, le bilan de l’année a fait état du soutien positif des adhérents dès le début du mouvement des Gilets jaunes. “Cette mobilisation a contribué à préserver la spécificité du droit d’accès au gasoil non routier qui devait prendre fin au 1er janvier 2019 et priver aussi les entreprises individuelles de récupérer la TVA sur les carburants. Acquis temporaire car, semble-t-il, le pouvoir exécutif étudie sa remise en question” rajoutait Philippe Maydat.
Les 70 membres du syndicat et sympathisants ont terminé la soirée par un apéritif champêtre suivi d’un repas à l’épicerie du village “Le Petit Chaudron”. De quoi prendre des forces pour une rentrée, on l’aura compris, qui s’annonce bien compliquée…

Thierry Masdéu

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