“Fesse Book” peut les tuer !

“On ne sent pas le cul des gens !” Je me remémore cette consigne donnée par Jean-Pierre Bacri à Alain Chabat, réincarnation humaine du labrador “Didier” dans le film éponyme. Il faut, de temps à autre, réorienter les pulsions animales et inculquer des notions minimales de “savoir vivre” lorsque l’on tente d’habituer l’autre à croiser ses congénères. “On ne sent pas le cul !” un point c’est tout. On doit convaincre son prochain de ne pas s’écarter des standards requis, pour le prémunir contre ses tentations irraisonnées. Dans ce cadre-là, il faudrait, une fois pour toutes, enseigner à nos élites la consigne suivante : “on ne se filme pas la bite !”. Aujourd’hui, cet ordre, simple, qu’un père se doit de donner à son fils de 12 ans, doit être étendu aux ministres de 40 ans et plus ! Si ce n’est pas malheureux ! Alors que les enfants de 3 ans surfent déjà sur la toile, que le maniement des écrans devient une évidence avant même de savoir compter, “l’Homo crétinus 3.0” semble avoir complètement perdu l’instinct de la gradation dans la connerie ! Ce qui devrait résonner dans son cerveau comme une alarme immédiate, semble enfoui au fond de son inconscient comme une étoile perdue dans le ciel. Introuvable au moment charnière : à l’instant T où l’imbécile connecté, extasié par je ne sais quelle prouesse personnelle, immortalise le selfie, et appuie sur le bouton “envoyer !”.
Le pire est d’imaginer qu’à ce moment précis, c’est un comble, il a eu l’illusion d’être exceptionnel, arborant sûrement sur les lèvres un petit sourire de contentement ! Comme l’idiot qui sort en Crocks sur un trottoir gelé ! Patatras : gamelle ! Concernant Griveaux, finalement, si vous me passez l’expression de circonstance : “on n’en a rien à branler” ! Pourtant l’actualité que nous sommes en train de vivre, décuple, qu’on le veuille ou pas, le sentiment que nous sommes dirigés par des clowns ! Voir l’ensemble de la classe politique voler au secours de ce Rocco Siffredi d’opérette, entendre les véhémences réprobatrices d’un ministre de l’Intérieur, lui-même adepte de sauteries vidéocastées, supporter les cris d’orfraies de députés outrés par “l’atteinte à la vie privée”, devrait nous convaincre qu’il est grand temps, sans jeu de mots, de reprendre les choses en main.

Cette soif inextinguible de pouvoir et d’hégémonie
Et de s’insurger du comportement d’une ministre de la Santé et des Solidarités, Agnès Buzyn, qui, alors qu’une épidémie chinoise menace de devenir une pandémie mondiale dévastatrice, embourbée dans les miasmes de la déchéance des moyens attribués à nos hôpitaux, interpellée par ses confrères universitaires déplorant l’affaiblissement des moyens qui leurs sont donnés, choisit d’abandonner lâchement son poste, à la veille du débat parlementaire capital sur la réforme des retraites, pour aller jouer les madones dans l’élection municipale parisienne. Celui qui l’a investie dans cette mission nous avait promis l’exemplarité comme idée motrice de son quinquennat ! Triste revirement !
Pourtant, à y regarder de plus près, j’oserai dire que cette vidéo du pervers narcissique, et cette nonchalance de nos parlementaires et ministres de la République, seront peut-être salutaires en permettant, enfin, de mettre en lumière les dérives décadentes de ce monde parisien, élite autoproclamée, qui entretient son sentiment d’impunité en s’enfermant dans un cocon où se marient à l’envi, stupre, luxure, alcools et stupéfiants. Les photos, assumées par l’Élysée, d’un président en chemise, enlaçant un éphèbe torse nu des Antilles, ou celle, officielle, lors de la fête de la musique en juin 2018 où, avec son épouse, dans les salons de l’Elysée, il posait au milieu des danseurs d’un groupe LGBT vêtus de tee-shirts en résille noire, passèrent presque inaperçues dans l’euphorie du début de quinquennat. Les libertés et les passe-droits accordés au seigneur Benalla, les tolérances et les placards dorés attribués à une garde rapprochée agissant souvent aux limites de la légalité, cette soif inextinguible de pouvoir et d’hégémonie, ont, depuis, exaspéré beaucoup de monde. À force de dérapages incontrôlés, de comportements déplacés le carrosse va peut-être finir par capoter…
On peut trouver dommage que la peau de banane responsable du cataclysme annoncé soit incarnée par un activiste russe du nom de Piotr Pavlenski. Devoir notre sursaut à celui qui s’était cloué les testicules sur les pavés de la place Rouge de Moscou pour dénoncer l’indifférence de la population devant les dérives politiques en Russie, serait, pourtant, un raccourci troublant !

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