État de la vigne dans les P.-O. et l’Aude : une grande hétérogénéité

Comment la vigne se porte-t-elle à quelques semaines des vendanges, au lendemain d’un printemps très pluvieux et d’orages de grêle dans certains secteurs ? État des lieux.
Les deux violents épisodes de grêle du 3 juillet laissent des séquelles importantes dans l’Aude : “on compte pratiquement
6 000 ha touchés”, explique Nathalie Mailhac, cheffe du service viticulture-œnologie à la Chambre d’agriculture. “L’orage s’est avéré très violent sur 3 000 ha sur le Limouxin, avec de gros grêlons qui ont détruit des vignes à hauteur de 75 à 100 %. Les grêlons ont été de plus petite taille sur les Corbières, mais, additionnés au vent fort, ils ont provoqué des dégâts conséquents.” Le secteur Limouxin-Malepère avait déjà “encaissé” une pluie très abondante, provoquant des inondations et glissements de terrains, le 7 mai. Globalement dans l’Aude, les nombreuses pluies ont induit une présence importante du mildiou. Avec, effet concordant, une difficulté pour les viticulteurs à trouver une fenêtre de tir pour entrer dans les vignes et planter, palisser, traiter… Malgré cela, pression sanitaire oblige, “la fréquence de traitement standard était atteinte aux deux tiers de la campagne”.

Mildiou : vers 5 à 10 % de perte globale dans l’Aude
Nathalie Mailhac note “une perturbation des stades phénologiques, avec un débourrement plutôt tardif, d’environ deux semaines de retard, et une floraison pratiquement à la période habituelle.” La sortie reste très bonne… Mais le mildiou induirait une perte de récolte globale de 5 à 10 %, et inspire des craintes quant aux qualités organoleptiques. Dans les Pyrénées-Orientales, Alain Halma, directeur général adjoint de la Chambre d’agriculture, note également “une belle sortie” ainsi qu’une problématique mildiou… Une situation “très hétérogène d’une parcelle à l’autre”. Quelles conséquences sur la récolte ? “Lors d’un tour de table, vendredi dernier au Conseil d’administration des Côtes du Roussillon, personne n’a pu donner de chiffre tant, sur un même secteur, les situations sont contrastées. Tout le monde espère plus de 700 000 hl, mais combien ? Impossible à dire”.

Belles réussites de plantations dans les P.-O.
Alain Halma signale aussi “un peu de coulure, sur le muscat d’Alexandrie par exemple, mais moins que ce qu’on craignait”. Par ailleurs le retard de véraison est ici d’environ sept jours par rapport à l’an dernier. Et malgré les nombreuses pluies printanières qui ont “presque comblé le déficit hydrique de l’automne et de l’hiver dernier”, la sécheresse commence à marquer sur les terroirs les plus secs, d’où une demande de déclenchement de l’irrigation auprès de l’INAO en appellation. À noter enfin, “lorsque l’enherbement a pu être maîtrisé, de très belles réussites de plantations.”

Fanny Linares

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