En savoir plus sur le virus…

Nous attendrions des professeurs de médecine qu’ils nous éclairent, puisque telle est leur fonction. Occupés dans des combats d’égos et piégés par des journalistes avides d’immédiateté, ils ne jouent pas ce rôle, qui vous permettrait de vous familiariser avec ce qui fait aujourd’hui votre quotidien : les virus, leur propagation et les éventuelles solutions envisageables. Restant intimement persuadé que la meilleure façon de se défendre contre un agresseur commence par la connaissance précise de celui-ci, je vais donc essayer de pallier à la carence de tous nos experts, et vous faire un point didactique destiné à ce que vous y voyiez plus clair. Tout d’abord en vous disant ce qu’est un virus. Si nous ne savons ni d’où il vient, ni sa fonction et son utilité précise, nous savons qu’un virus n’est pas un organisme vivant : il ne consomme ni ne fabrique aucune énergie, n’a aucun métabolisme ni aucune capacité de reproduction. Il s’agit d’une particule inerte, invisible au microscope : un minuscule grain de poussière. Entouré d’une couronne de graisse, il contient un brin de protéine capable de s’intégrer dans le cœur stratégique des cellules animales, l’ADN, qui assure la production de toutes les structures vitales de l’organisme. Une fois intégré, ce brin protéique va détourner la fabrication à son profit, transformant la cellule en photocopieuse de virus. Dès lors, des millions de particules virales, identiques à la première, sortent des cellules pulmonaires de l’hôte et sont expirées puis inhalées par d’autres personnes à la faveur de contacts étroits. D’où la notion du “patient zéro” : le premier qui a inhalé le virus puis produit des réplications infectantes pour les autres. C’est le mécanisme de la contagion. La particule virale est cependant très fragile. À la différence des bactéries, elle ne peut pas se mouvoir, s’accrocher, économiser une énergie dont elle n’est pas pourvue. Sa seule protection est une carapace de graisse. Les milieux froids et humides, l’obscurité protègent cette couronne, dont la destruction conduit à la dispersion de la molécule proteïque constituante. Un virus ne meurt donc pas : il se décompose. S’il n’est pas mobilisé, il ne sera jamais inhalé et donc s’autodétruira dans un délai assez bref, allant de quelques minutes à quelques jours tout au plus. Et si le virus ne trouve pas d’hôte, seul capable d’assurer sa réplication, il disparaîtra. Lorsque le virus pénètre dans une cellule animale, l’homme par exemple, il entraîne une réaction de défense et la fabrication d’anticorps qui viennent attaquer et détruire la cellule infectée. Ce n’est pas le virus qui tue, mais la réaction de défense qu’il entraîne. Si l’on survit à cette réaction violente, on fabrique alors une barrière pour l’éventualité d’une nouvelle rencontre : l’immunisation.

Venons-en donc aux mesures de protection. Les premières, simples, visent à éliminer le virus avant qu’il ne soit mobilisé. Le savon, l’alcool à plus de 65 %, la chaleur, le chlore et tout ce qui dissout la graisse. Les solutions bactéricides et les antibiotiques sont inutiles, puisqu’ils sont destinés à tuer le vivant. La seconde est d’éviter de mobiliser le virus, le soulever du sol ou des tissus où il repose. Secouer des draps, passer l’aspirateur, souffler des surfaces potentiellement souillées sera proscrit. Viennent ensuite les plus importantes : éviter d’être en situation d’inhaler les particules produites par un patient infecté, malade ou en incubation. D’où la nécessité de porter un masque facial efficace et de se tenir à une distance raisonnable, au-delà de laquelle les projections de postillons ne peuvent vous atteindre. Et l’intérêt d’un confinement. Le virus va finir par disparaitre, soit par la multiplication des patients infectés puis guéris et donc immunisés, qui ne seront plus capables de produire la réplication virale, soit parce qu’il ne trouvera plus d’hôte pour se multiplier. Là est tout l’enjeu du déconfinement : on peut laisser la liberté absolue aux malades guéris qui ne seront plus des hôtes potentiels contaminants. Par contre, tant qu’il
restera une particule virale non décomposée, il ne faudra pas qu’un hôte non immunisé la rencontre sous peine d’en assurer la réplication à grande échelle, la contagion et la réplique de l’épidémie. En attendant l’arrivée d’un vaccin ou, dans un premier temps, l’utilisation de perfusions de plasma riche en immunoglobulines de patients guéris, notre seule solution sera de rester enfermés. Sauf à tolérer les pertes, inconnues aujourd’hui, liées à une immunisation spontanée, c’est un choix. Dont l’acceptabilité dépendra de la durée…

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