Eau : le temps des conflits (Par Jean-Paul Pelras)

La dame s’appelle Frédérique Tuffnell, elle est “rapporteure” d’une mission parlementaire d’information sur la gestion des conflits d’usage en situation de pénurie d’eau. Députée de Charente-Maritime, membre de la Commission du développement durable et de l’aménagement du territoire, elle faisait partie du Groupe LREM jusqu’à l’an passé. Elle a rejoint récemment le mouvement dissident Écologie démocratie solidarité (EDS) aux côtés de Delphine Batho, présidente de Génération Écologie et ancienne ministre de l’Écologie. EDS qui compte également parmi ses membres Matthieu Orphelin, ancien militant Écologie Les Verts et ancien porte-parole de la Fondation pour le nature et l’homme, autrefois baptisée fondation Nicolas Hulot. Difficile, vous en conviendrez, de faire plus vert…
Il fallait donc, alors que certaines régions françaises viennent de traverser une nouvelle période caniculaire, tirer la sonnette d’alarme. C’est ce que fit madame Tuffnell dans le JDD du 2 août dernier, journal qui prédit une diminution des débits des rivières de 10 à 40 % à l’horizon 2046-2065 : “La gestion de l’eau focalisera les conflits dans notre pays d’ici à la fin du siècle” déclare la députée.
Pour tenter de contredire cette prophétie et pour venir en aide au secteur agricole, il y aurait bien les retenues collinaires. Seulement voilà, du côté de Caussade, dans le Lot et Garonne et alors qu’un arrêté préfectoral avait pourtant autorisé la mise en place de ce projet, ceux qui ont osé “creuser”, en l’occurrence le président de la Chambre d’agriculture et un ancien responsable syndical (Coordination Rurale), viennent d’être condamnés à de la prison ferme pour construction illégale.
Des retenues collinaires qui, certains s’en souviennent sûrement en Charente, n’avaient pas l’assentiment de Delphine Batho lorsqu’elle était ministre de l’Écologie dans le gouvernement Ayrault, puisqu’elle fit annuler les décrets en préparation censés faciliter la construction de ces dispositifs…
Rajoutons à cela les rivalités qui opposent ceux qui ne peuvent pas remplir leur piscine aux paysans qui ont le “culot” de remplir des bassins pour irriguer leur outil de travail. Et, par voie de conséquence, alimenter l’escarcelle de ces associations locales vent debout contre le productivisme agricole qui, selon certaines, pollue à tout va tout en assoiffant son prochain…
Paysans contre associations
Arnaud Schwartz, président de France nature environnement, déclare, toujours dans le JDD, à propos des retenues collinaires : “Ce sont des solutions simplistes, coûteuses, destructrices de la biodiversité, qui privatisent l’eau et aggravent la sécheresse des milieux naturels en aval (…) Les agriculteurs doivent changer de paradigme”.
Et Frédérique Tuffnell qui propose, de son côté, sur France Info cette fois- ci, de récompenser ceux qui prélèvent moins d’eau ou qui en consomment moins par un bonus financier : “C’est ce que nous appelons les paiements pour services environnementaux qui nous paraissent vraiment essentiels parce qu’ils récompensent ou rémunèrent des pratiques beaucoup plus vertueuses pour l’environnement. (…) Il faut une adaptation des pratiques agricoles qui correspondent à des solutions fondées sur la nature comme, par exemple, la plantation des haies et l’ensemble des pratiques agroécologiques.”
Ce qui sous entend, bien entendu, une tarification des irrigations corrélée aux volumes gérée par L’Agence de l’eau.
Résultat des courses, c’est sur tous les fronts que le monde agricole sera désormais montré du doigt et prélevé pour un oui ou pour un non. Car, à bien y regarder et si l’on considère l’influence des environnementaliste
sur les tendances politiciennes du moment, il n’est plus considéré pour son aptitude à nourrir les populations mais pour son inaptitude à influencer les élections. Avec, pour justifier le débat politique, des associations qui expliquent aux paysans comment ils doivent cultiver.
Allez, pour finir, deux chiffres : si l’agriculture ne compte plus que 400 000 paysans, France nature environnement totalise près de 900 000 adhérents au sein de 3 500 associations reparties dans tous le pays. Fin de partie !

2 réflexions sur “Eau : le temps des conflits (Par Jean-Paul Pelras)

  • 5 août 2020 à 18 h 48 min
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    Comment pouvez vous affirmer que France nature et consort représente 900000 adhérent c’est chiffres sont bidonnés et bien souvent les associations ont les mêmes membres ! A quand une véritable enquête sur la face cachée et les financements de ces pseudos associations qui détruisent notre agriculture à grand renfort de désinformations ? Tellement plus facile pour Élise Lucet et autres médias de raconter des mensonges sur notre agriculture favorisant ainsi les traités de libres échanges

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  • 7 août 2020 à 19 h 41 min
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    Si je comprends bien, aujourd’hui pour être un ” Bon” agriculteur selon le dogme écologiste, il ne faut utiliser ni pesticides ni engrais ni eau, n’utiliser que des”semences paysannes” de variétés anciennes qui -soit disant- résistent à tout: maladies, sécheresse… Ne cultiver que des plantes”qui n’ont pas besoin d’eau” Mais de grâce dites-nous lesquelles? L’irrigation n’est pas une partie de plaisir!!!

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