Des “first dogs” aux bougies pour Charles De Gaulle…

“Champ” et “Major”, ce sont les nouveaux “first dogs” des États-Unis. L’information a été relayée par la presse française ces derniers jours, c’est donc le retour des chiens à la Maison Blanche. Bon, ils n’ont pas encore pu installer leurs niches et leurs gamelles dans ce haut lieu de pouvoir et il leur faudra patienter deux mois encore. Mais quelle revanche sur ce président si peu dog-friendly ! Certains commentateurs n’hésitent pas d’ailleurs à considérer que l’ancien président, candidat mauvais perdant, aurait perdu des voix chez les amis des animaux domestiques (on peut inclure les chats) – de quoi contrebalancer le vote en Floride du 3e et 4e âge paradoxalement si peu “friendly” pour tout autre que ces petits compagnons domestiqués. Des manifestations de liesse populaire font face aux promesses de recours judiciaires du camp adverse pour continuer d’occuper l’actualité médiatique mondiale, toujours ponctuée de tweets délirants – et dangereux – du golfeur désavoué, même par ses proches. Une situation clownesque mais pas tant que ça au bout du compte, car la mobilisation des citoyens américains pour ce scrutin est une leçon de démocratie que nos politiques français feraient mieux d’analyser. “Chaque vote compte”, “chaque voix doit être comptabilisée”, ce sont les exigences de la rue, scandées tout au long de ces quatre jours d’incertitudes et au terme d’une participation historique du corps électoral (il faut remonter à 1904 pour retrouver un tel score aux élections Nord américaines). Alors, quels que soient les commentaires des uns et des autres, les avis d’experts sur les mérites de l’équipe Joe – Kamala, ou les regrets pour le prétendu “providentiel” président sortant, ce qu’il faut retenir c’est que le peuple a eu le dernier mot dans les urnes, ce qu’un citoyen interrogé dans la rue expliquait en ces termes : “À présent nous pouvons redevenir fiers d’être Américains !”.

Les cinquante ans passés.
Nous nous sommes tellement habitués aux pitreries de nos dirigeants contemporains, à leurs excès verbaux, à leurs comportements infantiles et velléitaires que nous en avons presque oublié ce qui nous manque cruellement : être fiers de celui qui nous représente, comme l’ouvrier était fier de son patron. Cette exemplarité et cette dignité de la fonction de nos dirigeants se sont perdues dans l’accélération de l’information et leur besoin de sympathie médiatique. On se prend en “selfie” avec des cailleras, vaguement rappeurs et beaucoup délinquants, on est surpris casqué sur un scooter rejoignant nuitamment sa maîtresse, on laisse filtrer le “si tu reviens, j’arrête tout” et l’escapade chez Mickey… L’impudeur, l’indécence, l’indignité parfois, pour mieux faire oublier les calculs propices aux intérêts personnels et si peu compatibles avec l’intérêt général. Mais tous, anciens et actuel présidents français ou aspirants, passeront à Colombey déposer des fleurs, allumer la flamme ou des petites bougies pour les cinquante ans de la mort de Charles De Gaulle. Le principal intéressé aurait-il approuvé tout ça ?
Certainement pas, pas plus que sa “first lady” ni sa “first family”. Que s’est-il passé pendant ces cinquante dernières années ? Comment est-on passé d’un chef d’État comme Charles De Gaulle, – avec ses qualités et ses défauts -, répondant à un des ses collaborateurs lui proposant de se rendre en province en hélicoptère “mais vous n’y pensez pas, ma solde (de militaire) ne suffirait pas à le payer !”, à un Donald Trump semant la discorde partout avec ses tweets incendiaires et grossiers, son culte du dollar et sa partie de golf lors de l’annonce des résultats ? Son arrogance et son mépris ont été sanctionnés par les citoyens américains. Une leçon pour nos dirigeants actuels auxquels il faudra plus que des petites bougies pour devenir exemplaires ?

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