Dégâts canicule : les yeux pour pleurer !

La semaine dernière, à l’initiative de la Chambre d’agriculture des P.-O. une réunion était organisée pour faire un point sur le sinistre et évoquer les dispositifs d’indemnisation mis en place. De nombreux responsables agricoles et institutionnels participaient à cette rencontre. Ambiance !
Jeudi 11 juillet, 16 h. Nous apprenons que le ministre d’État en charge de l’Écologie, par ailleurs grand amateur de homard et de crus renommés, dégustés aux frais du contribuable, sauve son poste. Celui-ci pourra donc continuer à surveiller les ours depuis son hélicoptère et imposer aux agriculteurs comme aux citoyens lambda son train de mesures fiscales et coercitives indispensables à la survie de notre environnement.
Au même moment à 1 000 kilomètres de ces salons où l’on festoie, de nombreux agriculteurs sont venus écouter ce que l’État, les banques, les assurances, les collectivités entendent mettre en place pour leur venir en aide. À ce stade du propos, pourquoi faire long alors que l’on peut faire court ? Puisqu’il suffit de se reporter aux sinistres précédents
pour connaitre la réponse. Celle qui tient dans une batterie de mesures trop souvent inapplicables et inadaptées.
Arrive ensuite le débat concernant les assurances, avec trop peu d’assurés pour permettre de rendre le dispositif moins onéreux et donc incitatif. Avec l’État qui traine des pieds pour mettre la main à la poche. Avec un débat qui tourne en rond depuis des décennies alors que, comme le faisait remarquer l’arboriculteur Patrick Bolfa : “En Espagne, avec l’appui conséquent de l’État, 80 % des agriculteurs s’assurent contre le risque climatique.”

“Avec les écologistes ce sera de plus en plus difficile”
Autre sujet évoqué, l’irrigation qui pourrait permettre de limiter les dégâts en période de canicule. Là encore Patrick Bolfa intervient : “La France est le seul pays en Europe où l’on ne peut pas créer de bassins de rétention.” Et Fabienne Bonet, présidente de la Chambre d’agriculture de rajouter : “Avec les écologistes ce sera de plus en plus difficile. Et même si le ministre commence à évoquer la question du stockage de l’eau, il y aura toujours des ayatollahs pour venir freiner les projets parce qu’ils ne veulent pas que l’on prélève dans le milieu.”
À ce stade du propos, reprenons un peu de homard et posons-nous cette question : qui peut inverser cette tendance ? Réponse : le législateur, donc les parlementaires. N’ayant pas été conviés à cette rencontre, ils devraient l’être à la suivante pour évoquer (à nouveau) le problème des assurances, pour évoquer (à nouveau) celui de l’indemnisation, pour évoquer (à nouveau) celui de l’irrigation. Notons que, sur ce point, Robert Olive, conseiller départemental en charge de l’agriculture, a fait preuve d’une certaine clarté : “Ne nous trompons pas dans le partage de l’eau. Il y en a dans la Têt et il en faut dans les canaux et pour l’agriculture.” Voilà qui est dit. 19 h la séance est levée. À Paris, De Rugy peut passer à table sous les pampilles de l’Hôtel de Lassay.

Jean-Paul Pelras

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