CIVR : un plan 2020-2030 pour la filière

Le CIVR prépare la mise en place d’un plan de filière 2020-2030. Ce document stratégique sera une première… Et doit permettre à l’ensemble des acteurs de remettre à plat les objectifs de la filière, venant ainsi compléter le plan de filière national et sa déclinaison régionale.

Un plan de filière, pour quoi faire ? “Il doit fixer la feuille de route, la stratégie pour les années à venir, et ça n’a jamais existé. Le plan national est déjà approuvé, sa déclinaison régionale a été présentée en conseil de bassin début novembre. Ce qui nous manque c’est notre stratégie locale 2020-2030” explique Philippe Bourrier, président du CIVR. Une démarche qui sera soumise au vote au niveau du CIVR, des ODG, du négoce et de la production. “On reprend les thèmes nationaux. D’abord, un volet sociétal et environnemental, avec l’évolution des pratiques viti-vinicoles”. Il y sera question du travail de la station d’expérimentation de Tresserre, des essais de labours sur le terroir de Banyuls, de l’adaptation des cépages aux maladies et aux nouvelles conditions climatiques… Deuxième axe, et c’est une grande nouveauté, la création et le partage de la valeur.
Loi EGALIM : “On va pouvoir discuter de la valeur réelle du produit”
Dans le cadre de la loi EGALIM, “on va pouvoir discuter, non pas du prix du produit, mais de sa valeur réelle.” note Philippe Bourrier. “Par exemple, pour produire un Maury, le vigneron a besoin de tant d’euros à l’hectare. Je vais très concrètement pouvoir réunir les acheteurs autour de la table en leur disant : « le producteur a besoin de tel prix de base. J’ai désormais le droit d’affirmer que le prix ne peut pas être inférieur à tant. »” Troisième axe, la résilience des entreprises, avec un travail autour de la réduction des aléas climatiques, “c’est à dire, notamment, localement, les plans d’irrigation”, la question de l’assurance-récolte et de la logique de la moyenne olympique, des aléas sanitaires, mais aussi administratifs et normatifs – “rappelons à ce sujet que la France propose la traduction la plus dure des règlements européens !” souligne Philippe Bourrier. Dernier axe, “l’amélioration de notre performance à l’export”.
De la politique de l’export
“Le marché français se réduit comme peau de chagrin. L’export, c’est la planche de salut. Comment fait-on pour aller à la conquête de ces marchés, dans le cadre d’une synergie avec la région et d’autres produits ? À cela s’ajoutent les spécificités roussillonnaises, comme les VDN. Que voulons-nous pour ces produits ?”. Les différents acteurs de la filière sont donc invités à se mettre autour de la table. “Il faudrait que nous ayons balayé le champ des possibles courant 2019. En s’appuyant sur les spécificités des vins du Roussillon, il y a des leviers importants de fonds européens, comme le programme Grenache/garnatxa… Mais il faut que les entreprises soient capables de présenter des produits. Il ne s’agit pas de tout mettre en l’air, loin de là ! Mais d’avoir une vraie stratégie pour les prochaines années.”

Fanny Linares

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