Ces énarques qui sauvent des vies !

Depuis des mois ils se pavanent inlassablement devant les micros, prétendant, la larme à l’œil, que leur mission, sacrificielle, serait de nous sauver la vie ! Mais qui sont-ils pour avoir ce genre de vanité ? Même parmi les soignants, qui peut légitimement prétendre être parvenu, un jour, à réussir ce miracle ? Dans le rêve d’un étudiant en médecine, ce fantasme prétentieux peut exister, au tout début. Mais la réalité est bien plus banale, bien plus désespérante, bien moins glorieuse. Quand il nous arrive, au terme d’une carrière, d’avoir l’impression d’y être quelquefois arrivés, il serait prétentieux d’en tirer la moindre gloire. La décence demande que l’on réponde par un sourire à ceux qui nous en seraient reconnaissants, uniquement par respect face au laminage inexorable du destin.
Alors, entendre Macron, Véran ou Castex, invoquer leur sacrifice pour un dessin vital m’exaspère. Peut-être sur une scène de théâtre ou devant un parterre de journalistes soumis. Mais dans la vie réelle, jamais aucun d’entre eux ne sauvera personne, y compris s’ils devaient gouverner durant plus de mille ans ! Ils ont pourtant la vanité d’essayer de nous le faire croire ! Leur fonction est pourtant sans équivoque : ils ont été élus, non pas pour se réincarner en super héros irréels, mais pour remplir une mission issue du suffrage universel. Elle consiste exclusivement, sur le domaine de la santé, aujourd’hui prioritaire, à donner aux soignants, dont je suis, tous les moyens pour exercer, au mieux, leur exercice. Or, malgré l’emphase, la suffisance, le théâtralisme dont ils font preuve, malgré les médailles et les postes qu’ils distribuent à leurs obligés, force est de constater que le compte n’y est pas.
Non Messieurs, vous ne sauverez la vie de personne. Et dans le cas, espéré, où une vaccination viendrait mettre fin à la pandémie, vous n’aurez été responsables ni du financement de sa recherche, ni de sa fabrication, ni de l’immunité qu’elle aura induite. Personne n’a jamais attendu après aucun d’entre vous pour faire évoluer des thérapeutiques, trouver les solutions ou inventer des alternatives. Sinon, ça se saurait ! Pour le moment vous avez bâillonné la population, interdit les rencontres, abandonné les séniors, ruiné la culture et la restauration, et imposé votre présence permanente sur l’intégralité des médias dont vous calibrez la parole. En dehors de cela, vous n’avez pas fait grand-chose d’efficace !

Vos priorités électorales

Entourés d’une myriade d’universitaires aussi éloignés du terrain que vous l’êtes de vos concitoyens, vous vous êtes enfoncés chaque jour vers plus d’incohérences, refusant de demander plus loin qu’à votre cercle d’amis. Vous avez été incapables de nous protéger au début de la crise. Vous ne nous avez donné aucun moyen d’agir. Vous nous avez interdit l’accès aux médicaments, pour essayer, vainement, de nous imposer ceux de vos “conseils”, oubliant que nous sommes assez grands pour savoir ce que nous devons faire, sans eux.
Aujourd’hui vous voulez nous imposer une vaccination qui colle avec vos priorités électorales, quand les nôtres sont sanitaires. Vous bricolez les intervalles et le nombre de doses injectées. Vous choisissez qui sera ou pas prioritaire. La découverte d’un ou plusieurs variants vous foutent la trouille parce qu’à la différence des médecins de terrain, vous êtes structurellement incapables de gérer l’incertitude. Vous vous apprêtez à prohiber les masques en tissu dont vous refusiez obstinément qu’on vous dise qu’ils ne servaient à rien. Vous allez interdire aux enfants de chanter des comptines, aux adultes de se rapprocher à plus de 2 mètres et, pourquoi pas, nous indiquer les positions autorisées lors des rapports sexuels.
Dans cette obsession de vouloir “garder la main” sur un sujet où vous êtes définitivement incompétents, vous poussez l’outrecuidance jusqu’à qualifier d’exceptionnelle une campagne de vaccination dont le début fût plutôt chaotique et dont tout porte à penser que la suite le restera. Sauf à décider, enfin, d’en confier la mise en œuvre à ceux qui savent, ceux du “terrain”, qui n’attendent que votre assentiment pour montrer, enfin, leur compétence !

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