A bout de souffle ! (Par Jean-Paul Pelras)

Matignon cherche à démentir. Mais le journal Le Point maintient son information obtenue auprès de sources étant en contact direct avec l’Elysée, la rue de Varennes et Bercy : « Restaurants, bistrots et brasseries devraient rester fermés jusqu’à Pâques. On évoquerait même un décalage à début juin concernant les bars et cafés » écrit le quotidien. Une hypothèse qui tient la corde tout comme la non réouverture des stations de ski en février.  En d’autres termes, fin de saison pour les professionnels de la montagne qui n’auront même pas eu l’occasion de la débuter ?

Et après ? Car c’est la question que nous devons tous nous poser. Une partie de la réponse se trouve dans ce que nous vivons depuis un an. Autrement dit dans notre capacité à accepter l’impensable, l’inconcevable, l’invraisemblable. Car si l’on nous avait prédit par le menu voilà 12 mois la somme des interdictions cumulées depuis mars 2020, nous aurions pris le prophète pour un fou et certainement, osons l’adjectif, pour un « complotiste » !

Et pourtant nous avons obtempéré. Oui, du port du masque obligatoire aux attestations de sorties à remplir nous-même, en passant par les couvre-feux, les fermetures, les distanciels, les présentiels, les verbalisations, l’isolement et le chagrin de nos anciens, l’errance scolaire et universitaire des jeunes générations, l’abandon de toutes festivités, le matraquage médiatique, les atermoiements politiques, les contradictions scientifiques et tout ce qui fut, en définitive, notre quotidien depuis presqu’une année, nous avons obtempéré !

Considérant le degré de discipline et de soumission auquel nous nous sommes pliés, nous pouvons désormais, sans hésiter, envisager le dépistage obligatoire, le passeport vaccinal, le report indéfini des fermetures administratives, l’effondrement de notre économie avec, pourquoi ne pas le prévoir car il faudra bien un jour rendre la fausse monnaie, une ponction dans l’épargne des Français. Oui, tout est possible et il faut s’attendre à d’autres oukases, y compris à cette censure qui finira par tomber dans les rédactions un peu trop perspicaces ou sur les éditorialistes un peu trop avisés. Et ce, jusqu’à ce que la contention ne soit plus ni supportable, ni supportée et que le pouvoir en prenne clairement conscience. Il faudra alors, selon une formule usitée par l’actuel Premier ministre, desserrer la bride et compter sur une forme d’autodiscipline populaire. Car l’humanité ne peut, ad vitam aeternam, vivre contrainte et sans aucune lisibilité entre deux échéances reportées sine die. A bout de souffle, pour des raisons plus économiques ou morales que médicales, il faudra (comme l’été dernier en définitive…) lever toutes les interdictions.

Car, nul besoin d’avoir fait Sciences Po et l’ENA, d’être philosophe, Académicien ou Prix Nobel, d’être invité au Diner du Siècle ou, chaque soir, sur un plateau télé pour comprendre que, dans le cas contraire, inévitablement, indubitablement, inéluctablement, le couvercle finira par sauter !

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